vendredi 3 décembre 2021

Psychiatrie : une prime offerte pour les futurs soignants à Montbéliard

Par Sophie DOUGNAC  Publié le 2 décembre 2021

L’association hospitalière Bourgogne Franche-Comté, qui pilote les trois services du centre Messagier dans la Cité des Princes, lance une campagne de recrutement. Elle cherche au moins 15 infirmiers et aides-soignants. Pour 2 ans d’engagement, les postulants touchent, respectivement, 5 000 et 4 000 €.

Une prime en échange de l’installation  : au niveau de l’Aire urbaine, touchée de plein fouet par la pénurie médicale, le dispositif n’est pas nouveau et prend même de l’ampleur. Il n’est pas inédit non plus pour l’association hospitalière Bourgogne Franche-Comté (AHBFC). Début 2019, la structure - la plus importante de la région dans le secteur de la psychiatrie - proposait ainsi 15 000 € de prime pour les nouveaux médecins , généralistes ou psychiatres, sous réserve qu’ils travaillent au moins deux ans avec elle.

Trois unités de soins à Montbéliard

L’association, qui s’étend sur quinze sites dans trois départements (Haute-Saône, Territoire de Belfort et Doubs) et s’occupe de près de 14 000 patients par an, a réussi, par ce biais, a embauché deux docteurs et à fidéliser quelques étudiants en médecineDébut 2021, la structure, qui gère 720 lits et plus de 2000 salariés, a donc décidé d’étendre la prime aux soignants. En échange d’un engagement de deux ans, les infirmières touchent une prime de 5 000 € (dont les deux tiers au démarrage), les aides-soignants de 4 000 €.

Sur l’ensemble de la région, les besoins sont estimés à cinquante recrutements en CDI (80 en incluant les CDD). Dans les secteurs où la tension est la plus forte (les Ehpad, les pavillons des chroniques et des personnes âgées), une dizaine de volontaires ont déjà signé, cette année, leurs contrats. À l’orée de 2022, l’association poursuit donc sa campagne et concentre ses efforts sur le centre Jean-Messagier, trois bâtiments quasi neufs situés à côté du Mittan, à Montbéliard.

Des tuteurs et des formations

Environ 80 patients sont ici répartis dans les trois unités : Picasso pour les admissions libres en psychiatrie (dépression par exemple), Da Vinci pour les hospitalisations longues, dues aux pathologies chroniques (psychoses) et Dali, le service de soins sans consentement, pour les patients considérés comme dangereux essentiellement pour eux-mêmes. Une quinzaine de soignants sont recherchés.

« Il s’agit de temps pleins : il n’y a pas d’horaires coupés, les temps de pause et de repas sont intégrés dans la journée. Par ailleurs, les plannings sont basés sur la charge de travail et la négociation », détaille Dominique Siri, le directeur des soins infirmiers de l’AHBFC. Il met également en avant les possibilités d’évolution dans les différents services, la politique de tutorat et surtout les formations, internes et externes (l’association y consacre 5 millions d’€ chaque année !).

Le bond des pathologies

De quoi susciter des vocations ? C’est à espérer. Car non seulement les campagnes de recrutement peinent à compenser la vague massive de départs en retraite mais le Covid-19 a fait bondir les demandes de soins, en intra comme en extra-hospitalier. « Les problèmes sont de plus en plus prégnants et renforcés par la pandémie », conclut le responsable. « Certaines personnes ont vraiment souffert de l’isolement ; du burn-out jusqu’aux pathologies les plus sévères, les maladies sont plus nombreuses ».


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