lundi 15 novembre 2021

Les Assises de la Psychiatrie et ensuite ?

Les Assises de la psychiatrie ont eu lieu. Et maintenant quoi faire ?

A lire la presse, les Assises de la Psychiatrie semblent lointaines. Le scandale de la pédocriminalité dans l’Eglise a pris le dessus, l’Afghanistan un peu avant, la désignation du candidat écologiste etc. Deux jours de discussions entre des personnes engagées dans le travail avec les patients pour aboutir au final un discours présidentiel qui prend acte sur seulement quelques points. D’autres services en plus de ceux de psychiatrie ferment et maintenant faute de soignants sans même que l’Etat ait besoin de le demander. On parle d’un Ségur 2 pour rattraper les erreurs du Ségur 1 et ne pas oublier du monde cette fois-ci. 

Pendant les Assises on a vu beaucoup d’acteurs de terrain témoigner de ce qu’ils faisaient et montrer qu’il existe des possibilités de travailler dans le domaine de la psychiatrie et d’avoir des effets positifs. Il faut revoir la vidéo de ces assises pour saisir la diversité et le dynamisme de ces équipes qui se débrouillent avec ce qui existe et où la coopération entre les différents corps de métier rend des résultats possibles. 

Ensuite comme d’habitude nous avons eu les discours sur la conduite à tenir et là on avance à l’aveugle quasiment. D’abord il y a presque autant d’idées de ce qu’il faudrait faire que de psychiatres, ensuite malgré les avancées de la discipline, nous restons encore loin de la majorité du reste des spécialités médicales du point de vue des résultats. Ceux qui veulent faire ce qu’on fait depuis trente ans mais avec plus de moyens font la guerre à ceux qui veulent faire du neuf également avec plus de moyens. Entre les deux, les patients et les familles de plus en plus donnent de la voix. Personnellement je pense que le salut viendra de leur participation à l’effort de remise en place d’une psychiatrie où les professionnels auront envie de travailler. 

Enfin on doit mentionner qu’on évoque peu la question de la quantité de personnes nécessitant des soins dans ce domaine. On en parle certes, on cite l’augmentation des demandes de consultations, les délais d’attente avant d’avoir une réponse mais rarement le fait que d’une part, la fragilité du psychisme humain dépasse de loin la fragilité du reste du corps humain et l’exigence croissante du monde moderne en termes de performance et de rentabilité met au jour de plus en plus cette faiblesse. Alors ajouter 800 postes de médecins... Même si ce nombre paraît considérable, il correspond à peine à un demi-poste par CMP. Les listes d’attente ne vont pas se réduire tellement. 

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