dimanche 17 octobre 2021

XVIIèmes Rencontres de la CRIEE - 1er et 2 octobre 2021 : L'Engagement dans la rencontre transférentielle par temps de catastrophe

 XVIIèmes Rencontres de la CRIEE

Psychiatrie, Psychanalyse, Psychothérapie Institutionnelle 

Les 1er et 2 octobre 2021

Centre des Congrès de Reims

 

L'ENGAGEMENT DANS LA RENCONTRE TRANSFÉRENTIELLE PAR TEMPS DE CATASTROPHE



Nous ne saurions évoquer nos enjeux cliniques en escamotant l’actuelle pandémie qui est venue brutalement objectiver la possibilité de la mort. Plus ou moins désavouées, les forces de déliaison ont mis à mal les Collectifs, les atomisant, chacun étant renvoyé à une lutte pour sa survie personnelle. Cette attaque des liens vivants renverrait à une entame de « la confiance dans le Monde ». Elle pourrait être mise en relation avec une destruction du « Nebenmensch » freudien que nous pourrions traduire par « complexe du prochain ». 

L’enjeu de la rencontre transférentielle dans la psychose, mais aussi dans d’autres configurations cliniques, suppose de prendre en charge ce Nebenmensch en péril, strate inaugurale pour soutenir le registre de « l’image inconsciente du corps ». Ce qui reste problématique et difficilement transmissible concernerait la capacité de chaque thérapeute, de chaque soignant à « entrer dans la danse » (Françoise Davoine) et à s’y tenir debout. 

Gisela Pankow parle fort justement de « descente aux enfers » à propos de cette « approche du dedans », et donc du partage de zones de catastrophe, voire des « aires de mort » psychiques évoquées par Gaetano Benedetti. Le thérapeute ou le soignant s’y risque, avec son corps et son « être au monde », sans l’appui rassurant d’une « pensée héritée » (Cornelius Castoriadis). Miser sur le désir inconscient suppose sans doute une sorte d’acte de foi laïque dans l’inconscient ; il s’agirait de produire une première forme, une Gestaltung, « forme formante » génératrice de l’espace à construire, et peut-être d’une historicité pour « le sujet potentiel » du transfert. Il faudrait insister paradoxalement sur la théorisation nécessaire pour chaque thérapeute, chaque soignant, qui s’inscrit sur les traces de ceux qui l’ont précédé, tout en réinventant « une boite à outils métapsychologique » personnelle, évoluant tout au long de son cheminement. 

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