mercredi 20 octobre 2021

Les garçonnes étaient-elles les premières féministes ?

LE 19/10/2021

À retrouver dans l'émission

SANS OSER LE DEMANDER

par Matthieu Garrigou-Lagrange

De Colette à Georges Sand en passant par Marlène Dietrich, la garçonne incarne un mode de vie qui s'accompagne d'un style qui émancipe la femme des codes traditionnels de la séduction. La "femme en pantalon" symbolise alors la contestation du rôle social assigné aux femmes. 

L'actrice Marlène Dietrich, pendant le tournage du film "Morocco" de Joseph von Steinberg, 1930.
L'actrice Marlène Dietrich, pendant le tournage du film "Morocco" de Joseph von Steinberg, 1930. Crédits :  Getty

Matthieu Garrigou-Lagrange s'entretient avec Christine Bard, enseignante d'histoire contemporaine à l'Université d'Angers et spécialiste de l'histoire des femmes, du genre et du féminisme, et notamment auteure de Les garçonnes: modes et fantasmes des années folles, publié en 1998 et réédité en 2021 aux éditions Autrement. 

Utiliser les codes du masculin pour émanciper la femme

La garçonne nous apparaît comme un symbole d’émancipation et de liberté. Cette attitude à laquelle correspond une mode bien précise façonne l'image d'une femme "rebelle" qui brave les représentations traditionnelles. Cela ne va pas sans quelques contradictions. À la fois hyper-féminine le soir et androgyne le jour, la garçonne remet en question le genre bien avant les gender studies. La silhouette féminine change : les jambes se découvrent jusqu’aux genoux, les gaines remplacent les corsets et l'on valorise davantage la petite poitrine.

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