samedi 23 octobre 2021

Derrière les murs : mal-lotis ou sans-abri

LE 21/10/2021

À retrouver dans l'émission

ENTENDEZ-VOUS L'ÉCO ?

par Tiphaine de Rocquigny

En 2019, la France a été condamnée par l'ONU pour "violation du droit au logement", dans un contexte où le nombre de personnes sans domicile ne cesse d'augmenter. Pourtant, le mal-logement se définit au travers d'une multitude de visages et d'expériences, au cœur d'une crise du logement chronique. 

Le sans-abrisme apparait comme le visage le plus visible du mal-logement, qui entoure pourtant une réalité beaucoup plus complexe et diversifiée
Le sans-abrisme apparait comme le visage le plus visible du mal-logement, qui entoure pourtant une réalité beaucoup plus complexe et diversifiée Crédits :  CHRISTOF STACHE - AFP

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France est le théâtre de crises du logement importantes et récurrentes. L'appel de l'Abbé Pierre durant l'Hiver 1954 avait alors véritablement permis à l'ensemble de la société de prendre conscience de cette problématique qui privait de nombreux ménages d'une habitation.

Les personnes sans domicile fixe constituent donc la partie la plus "visible" du mal-logement. Depuis le début des années 2000, leur nombre a augmenté de 58%, passant à plus de 300 000 personnes en 2021.
Comprendre les processus économiques, sociaux, individuels et structurels qui mènent une personne à la rue permet de mieux comprendre les failles et les limites d'un modèle locatif et immobilier qui n'arrive pas à faire respecter un "droit au logement", pourtant considéré comme un droit fondamental par la Loi Quillot de 1982.

La littérature sociologue consacrée aux trajectoires de vie des personnes sans domicile fixe se partage entre différentes tendances. Certains chercheurs mettent plutôt l'accent sur des variables individuelles (comme des comportements addictifs antérieurs) pour expliquer les évolutions et les étapes qui conduisent à la rue, quand d'autres insistent surtout sur des paramètres structurels, liés aux évolutions des dynamiques économiques globales marquées par un certain rétrécissement de la classe moyenne ou la précarisation du marché du travail.
Dans tous les cas, quelque soit l'origine sociale ou les raisons fondamentales qui expliquent l'arrivée dans la rue, la perte du logement est le principal résultat progressif mais irréversible d'une rupture conjugale, familiale, professionnelle, sociale ou citoyenne, et ce pour 47% des sans domicile fixe présents en France.

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