jeudi 8 juillet 2021

Si les gens savaient quel travail on fait en psychiatrie



La logique néolibérale influence sûrement l'évolution des soins en psychiatrie en France. Une absence d'intérêt et de connaissance de la discipline n'arrange pas les choses non plus.

L’indigence de la psychiatrie témoigne selon les plus engagés des défenseurs de cette discipline du tournant néo-libéral pris par nos gouvernements successifs. On peut tenir cette tendance pour responsable du mode de financement des soins en psychiatrie et ailleurs. Il existe une abondante littérature sur le sujet.

L’expérience de la coopération avec les financeurs me pousse à ajouter une cause supplémentaire au déclin de la psychiatrie en France. On pourrait l’appeler l’incompétence si on se voulait simplement méchant ou parler plutôt de méconnaissance car je n'ai jamais senti de réelle mauvaise intention lors des confrontations avec ceux qui nous financent ou décident pour nous.  Il s’agit de l’idée que l’on peut donner la responsabilité de gérer l’argent et l’organisation des soins en psychiatrie à n’importe qui comme s’il n’y avait pas besoin de formation. Pourtant on entend partout qu’il y a des points spécifiques en psychiatrie, il faut du personnel plutôt que des machines, il existe des lieux de privation de liberté, d’où découle une organisation en secteurs, les pathologies mentales, malgré le DSM V ne s’appréhendent pas aussi facilement que les autres et amènent plus souvent que les autres pathologies vers l’invalidité et le handicap. Mais ce manque de prise en compte du fait d’une formation déficiente ne porte pas seulement sur ces aspects cliniques. L’organisation concrète des soins et des accompagnements sur le territoire restent méconnus comme également le travail effectif des équipes.

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