mardi 13 juillet 2021

Le marché dérégulé des psychothérapies

12 juillet 2021


La crise de la Covid-19 a mis en évidence les vulnérabilités psychiques des Français, l’importance des prises en charge psychothérapiques et le peu de moyens dont disposent les services de psychiatrie hospitalière. Cet état des lieux doit également aborder le vaste champ des psychothérapies pratiquées en libéral, dont le manque de régulation est en décalage avec leurs enjeux éthiques.

Le grand public a souvent du mal à s’orienter entre les divers professionnels qui entourent le champ des psychothérapies (psychologues, psychiatres, psychothérapeutes, psychanalystes, psycho-praticiens…) et entre les multiples approches de psychothérapie (cognitive et comportementale, psychanalytique, systémique, rogerienne…). En France, la question de la réglementation du statut de psychothérapeute a fait l’objet de vives polémiques pendant des décennies – notamment du fait des réticences des psychanalystes – jusqu’à la promulgation du décret n° 2010-534 du 20 mai 2010[1]. Depuis lors, les professionnels doivent – en théorie – demander leur inscription au Registre national des psychothérapeutes, tenu par les agences régionales de santé. L’usage du titre est accordé automatiquement aux psychologues et aux psychiatres diplômés. Les médecins non psychiatres et les psychanalystes doivent quant à eux réaliser une formation supplémentaire de deux cents heures (qui porte notamment sur le diagnostic, la psychopathologie et les orientations psychothérapeutiques), ainsi qu’un stage de deux mois. Les professionnels n’appartenant à aucune de ces catégories doivent attester d’une formation longue de quatre cents heures et d’un stage de cinq mois.

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