lundi 3 mai 2021

Romain Dupuy : « On veut m’interner à vie, je subis une injustice »


Par Nicolas Bastuck  Publié le 

Interné depuis 16 ans dans une unité pour malades difficiles, le meurtrier des infirmières de Pau réclamait son transfert dans un service ordinaire.

S

on nom est réapparu dans la presse après la décision, rendue définitive par la Cour de cassation dans un arrêt du 14 avril, de déclarer l'assassin de Sarah Halimi pénalement irresponsable. Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2004, après avoir fumé une quinzaine de joints à son domicile, Romain Dupuy, alors âgé de 20 ans, se rend à l'hôpital de Pau où il a déjà été soigné à trois reprises pour schizophrénie, armé d'un couteau de cuisine et de tournevis cruciformes. Il tue sans les connaître une infirmière et une aide-soignante de 40 et 48 ans, poignardant l'une, décapitant l'autre ; quelques semaines plus tard, il tire sur les policiers venus l'interpeller à son domicile.

Psychotique et pris d'une « bouffée délirante » lors de son passage à l'acte, Dupuy a été déclaré pénalement irresponsable par un arrêt définitif de la cour d'appel de Pau rendu en 2007 ; les experts psychiatres qui l'avaient examiné ont estimé que son discernement était « aboli » au moment des faits. Depuis seize ans, Romain Dupuy fait l'objet d'une mesure d'hospitalisation sous contrainte, prise au nom de la « sûreté des personnes » et des risques d'« atteinte à l'ordre public ». Il est interné à l'unité pour malades difficiles (UMD) de Cadillac, qu'il n'a jamais quittée. « Un régime quasi carcéral », soulignent ses avocats, Mes Hélène Lecat et Serge Portelli. « Enfermé dans une chambre au mobilier scellé, privé de toute sortie et de toute activité à l'extérieur, surveillé constamment, M. Dupuy subit depuis de très longues années un régime très contraignant qui n'est plus en rapport avec son état de santé, lequel s'est sensiblement amélioré et stabilisé », ont-ils plaidé le 27 avril devant le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bordeaux(Gironde).

Lire la suite ...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire