mardi 25 mai 2021

Parler pour ne pas rechuter : dans le Val-d’Oise, une structure thérapeutique lutte contre l’addiction

Par    Publié le 25 mai 2021




Une boule antistress dans une main, une cigarette électronique dans l’autre, Anaïs fume sous la pluie de Montmagny (Val-d’Oise). Son large pull à capuche noir laisse découvrir un tatouage calligraphié sur son avant-bras : « C’est peut-être ça, être vivant : traquer des instants qui meurent. » Ses cheveux bruns sont courts et tressés, son accent toulousain. A 23 ans, Anaïs se lance facilement dans ce « récit de vie » chiffré que font les anciens usagers de drogues, qui déroulent des CV de consommateurs où les traumatismes percutent les substances.

Née déjà droguée − sa mère était toxicomane, elle a dû être sevrée à la maternité −, puis placée en pouponnière, puis récupérée par sa mère, puis par l’Aide sociale à l’enfance, elle n’a « fait que chercher des mains auxquelles [s]’accrocher ». A 9 ans, elle commence le Risperdal, puis à 11 ans l’alcool, à 13 ans la cocaïne, en colonie de vacances, avec un « pote plus âgé ». A 16 ans arrivent les tentatives de suicide, les hôpitaux psychiatriques et les violences sexuelles : « Je ne passais plus une journée sans consommer. »



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