jeudi 1 avril 2021

Géants désopilants, espions en herbe… Notre sélection d’albums jeunesse

Publié le 30 mars 2021

« La Matinale » vous propose un choix d’ouvrages destinés aux jeunes lecteurs. Au fil des pages, ils découvriront, entre autres, une girafe à cinq pattes, un oranger vengeur ou encore des dinosaures dans un jardin.

« Papa aux enfers », de Léon Maret.

LA LISTE DE LA MATINALE

Essentielles. Si les librairies le sont au regard des règles sanitaires en période de confinement, les lectures pour jeunes enfants le sont tout autant, en temps de pandémie. Au casting de notre sélection (quasi) mensuelle d’albums jeunesse récemment sortis : un papa en enfer, des girafes à cinq pattes, des géants désopilants, des savants et des espions en herbe, un oranger vengeur, un chien sans nom et pas mal d’autres bestioles et de protagonistes.

« Papa aux enfers » : bric-à-brac démoniaque

Un jour, Papa est parti. Non pas pour aller acheter des clopes et ne plus jamais revenir, mais c’est tout comme. Dans la lettre qu’il a laissée aux enfants, il explique avoir suivi des petites traces qui menaient à la cave après avoir découvert que sa cafetière avait mystérieusement disparu. Aspiré par un miroir magique, le voilà bientôt sur le dos d’un dragon en peluche, errant au milieu des « enfers » – une suite d’étages thématiques, tous plus répugnants : le supermarché, le stade, le musée, le restaurant, l’école, la bibliothèque…

D’étranges objets et de non moins effrayantes créatures peuplent une douzaine de doubles pages baroques, conçues sur le mode d’un « cherche et trouve ». L’imagination débridée de l’auteur, Léon Maret, invite à dénicher des éponges en langue de chèvre, des statues d’hommes invisibles, des saucisses aux Cotons-Tiges ou des clochards milliardaires. Les ombres de Lewis Carroll, Winsor McCay et Sigmund Freud planent au-dessus de ce bric-à-brac méphistophélique. Frédéric Potet

« Papa aux enfers », de Léon Maret. Editions 2024, 32 p. Dès 5 ans.

« Classe sous-marine » : épopée aquatique

« Classe sous-marine », de John Hare (Pastel).

Classe sous-marine n’a pas de texte et c’est tant mieux. Car, à chaque page, on peut demander à l’enfant d’expliquer ce qu’il voit, comprend… et l’écouter donner libre cours à son imagination.

L’analyse est facilitée par des illustrations au trait limpide et une intrigue simple – des élèves embarquent dans un sous-marin pour découvrir les profondeurs de l’océan – qui se révèlent riches en rebondissements : un enfant remarque un trésor, s’éloigne du groupe, tombe dans un trou, découvre une cité antique vacillante et un dinosaure marin géant… De quoi rester absorbé pendant des heures. Elvire von Bardeleben

« Classe sous-marine », de John Hare. Pastel, 48 p. Dès 4 ans.

« Le Livre debout » : dérapage contrôlé

« Le Livre debout », d’Hervé Eparvier et Kei Lam (Tourbillon).

Tout est question de cadre, c’est bien ce qu’on dit à propos de l’éducation des tout-petits, non ? Eh bien ici, le cadre est rectangulaire. Tout en hauteur. Debout. Un livre cartonné, au format si allongé que l’on ne peut décemment pas y faire entrer autre chose qu’une girafe, ou une fusée. A moins… à moins qu’on le couche à plat !

Et là, tout à coup : un train ! Un sandwich ! Mais dites donc, cette sortie de cadre, elle donne de drôles d’envies. On pourrait peut-être bien le pencher, ce grand livre, ou bien le mettre à l’envers, voire le croquer… A mettre entre toutes les dents neuves. Clara Georges

« Le Livre debout », d’Hervé Eparvier et Kei Lam. Tourbillon, 16 p. Dès 2 ans.

« Les Désastreuses Conséquences de la chute d’une goutte d’eau » : petites causes, grands effets

« Les Désastreuses Conséquences de la chute d’une goutte d’eau », d’Adrien Parlange (Albin Michel Jeunesse).

Figure montante de la littérature jeunesse, Adrien Parlange signe un nouveau bijou d’inventivité avec cet album vertical dont l’action se déroule sur une temporalité on ne peut plus réduite : une seconde, soit le temps qu’il faut à une goutte d’eau pour tomber du haut d’un arbre sur la queue d’un chien.

Affairés à cueillir des cerises et à observer un peintre amateur mettre une dernière touche à son tableau, une demi-dizaine de personnages, et autant d’animaux, interagissent imperceptiblement dans cette séquence décomposée image par image, jusqu’à sa « chute » finale (dans tous les sens du terme). En plus de rire et de se sensibiliser au processus du dessin animé, les jeunes lecteurs ne manqueront pas de méditer sur les effets produits par les causes les plus infimes. F. P.

« Les Désastreuses Conséquences de la chute d’une goutte d’eau », d’Adrien Parlange. Albin Michel Jeunesse, 32 p. Sortie le 31 mars

« Extraordinaire » : rêverie jurassique

« Extraordinaire », de Florian Pigé (Sarbacane).

La frontière entre le rêve et la réalité n’est jamais clairement définie dans cet album où un garçon qui fête son dixième anniversaire fait le vœu de voir débarquer des dinosaures dans son jardin. Il est exaucé, et la rencontre avec ces animaux lui offre un mélange de joie et de frayeur, le plaisir de les caresser étant un peu gâté par l’angoisse de les voir semer la pagaille dans la maison de ses parents.

L’onirisme se déploie à travers les illustrations de Florian Pigé. Très colorées et minutieusement crayonnées, elles évoquent un peu les tableaux de Georges Seurat qui aurait posé son chevalet sur le tournage de Jurassic Park. E. V. B.

« Extraordinaire », de Florian Pigé. Sarbacane, 40 p. Dès 3 ans.

« Gabriel » : le tumulte de la ville

« Gabriel », de Maylis Daufresne et Juliette Lagrange (La Joie de lire).

A tous ceux qui trouvent que leur vie déborde un peu ; que la semaine n’est que vacarme, tumulte, problèmes à gérer, lieux à rejoindre. En bref : à tous les parents, ce livre est un rappel que vous n’êtes pas seuls. Vos enfants, eux aussi, débordent.

Par exemple ce jeune garçon, qui retrouve sa mère devant son école au bord du canal Saint-Martin, à Paris, un vendredi soir. « Une poésie, trois chansons et des tables de multiplication. Il n’y a plus beaucoup de place dans ma tête. » Dans la voiture, il cherche le calme. Mais les passants se pressent, les automobilistes s’impatientent… C’est vendredi. Il le retrouvera, le calme, une fois arrivé dans la maison de son grand-père, à la campagne. Et, pendant ce trajet, on aura eu le temps de méditer sur la beauté inouïe de la ville, même sous la pluie, même dans le vacarme, grâce aux illustrations lumineuses de Juliette Lagrange. C. G.

« Gabriel », de Maylis Daufresne et Juliette Lagrange. La Joie de lire, 40 p. Dès 4 ans.

« Petites météorologies » : une myriade d’instants intimes

« Petites météorologies », d’Anne Herbauts (Casterman).

Persuadée que les enfants, même petits, sont bien assez grands pour s’inventer eux-mêmes des histoires, l’illustratrice belge Anne Herbauts propose de suivre, ici, la déambulation muette d’un nuage sorti d’une cafetière.

Décorée de pétales et de pistils roses, la masse en suspension divague au-dessus de forêts, de villes, d’usines, de rivières, de montagnes – autant d’espaces dont on ne découvrira les résidents (dotés de becs) qu’en ouvrant les nombreuses fenêtres qui jalonnent l’ouvrage (58 en tout). Un clown blanc se maquille, des cyclistes pédalent à l’intérieur d’un avion, des amoureux se bécotent, un bonhomme a perdu une chaussette… Point de récit ni de rebondissement dans cette myriade d’instants volés à l’intimité qu’on feuillettera à l’infini, sans jamais raconter la même chose. F. P.

« Petites météorologies », d’Anne Herbauts. Casterman, 20 p. Dès 2 ans.

« Le Petit Livre pour les géants » : monumentaux et désopilants

« Le Petit Livre pour les géants », d’Obom (Saltimbanque).

Ce Petit Livre pour les géants est tellement grand (61 cm sur 40 cm) qu’il ne rentre dans aucune bibliothèque et a vocation à vivre posé contre un mur. Est-ce parce que cet imagier est toujours sous le nez de l’enfant que celui-ci se plonge aussi volontiers dedans ?

En tout cas, il ne manque pas de ressources : on y découvre la vie de huit géants aux univers variés – forêt, montagne, ville, campagne – avec plus de 600 mots en guise de légende. Plus on l’observe, plus on se rend compte que l’ouvrage est truffé de dessins naïfs et de détails rigolos. A l’instar de cette fouine qui s’exerce au hula-hoop, du mouton à la folle mise en plis, du cyclope sirotant une noix de coco… E. V. B.

« Le Petit Livre pour les géants », d’Obom, Saltimbanque, 12 p. A partir de 3 ans.

« Enigmes, au cœur de la science » : savants en herbe, à vous de jouer !

« Enigmes, au cœur de la science », de Victor Escandell et Anna Gallo (Saltimbanque).

Attention, si vous laissez ce livre sur le chevet de votre enfant, celui-ci risque bien de ne jamais s’endormir ! Ou du moins, pas avant d’avoir résolu les vingt-cinq énigmes racontées sous forme de petites histoires illustrées, qui décrivent chacune un phénomène scientifique. Pas besoin de s’appesantir sur les pages d’introduction, qui expliquent de manière un peu fastidieuse comment fonctionne l’ouvrage : il suffit d’aller directement piocher dans les énigmes.

Comment enlever de l’origan séché malencontreusement parsemé sur une glace à la vanille ? Avec un ballon de baudruche, bien sûr ! Pourquoi une selle de vélo fond-elle sous un immeuble vitré ? A cause de la concentration des rayons du soleil, pardi !

On ose à peine dire que, nous aussi, on a eu besoin plus d’une fois de soulever la languette discrètement pour découvrir la réponse (et ne pas perdre la face devant les enfants). L’explication de tous les phénomènes est en fin d’ouvrage, pour ceux qui auraient encore un petit doute sur la définition de la poussée d’Archimède… C. G.

« Enigmes, au cœur de la science », de Victor Escandell et Anna Gallo. Saltimbanque, 72 p. Dès 6 ans.

« S’appeler Raoul » : parce que chacun est unique

« S’appeler Raoul », d’Angélique Villeneuve et Marta Orzel (Actes Sud Junior).

Porté par le peintre Raoul Dufy, le réalisateur Raoul Walsh et même un roi des Francs oublié par la postérité, Raoul de Bourgogne, le prénom Raoul n’est probablement pas des plus faciles à assumer aujourd’hui.

L’ours Raoul le déteste en tout cas, au point de se sentir « le plus laid de la terre » dès que quelqu’un l’interpelle par son nom. « Raoul, ça sent bon, ça sent doux, ça sent le miel et les chips », lui répète pourtant sa copine, Jacquotte, qui parviendra à le faire changer d’avis à la fin de ce plaidoyer en faveur de l’unicité des êtres. F. P.

« S’appeler Raoul », d’Angélique Villeneuve et Marta Orzel. Actes Sud Junior, 32 p. Dès 3 ans.

« Espionnage » : dans la peau des agents doubles

« Espionnage », Lars Bové et Yannick Pelegrin (La Martinière).

Les moins de 10 ans ne sont pas assez grands pour apprécier James Bond, mais il n’y a pas d’âge pour être fascinés par l’espionnage. Et cet ouvrage l’a bien compris, puisqu’il joue sur tous les aspects les plus excitants du métier d’espion.

Quels gadgets utilisent-ils ? Quel type de bourdes ont-ils commises ? Qui sont les plus célèbres agents doubles ? Est-il vrai que les agents de la CIA ont découvert des soucoupes volantes ? Et surtout : comment s’y prendre pour devenir un(e) espion(ne) ?

Impossible de ne pas se laisser embarquer dans ces récits courts, petites bandes dessinées et tutoriels pour apprendre à écrire des messages secrets à l’encre invisible ou construire un périscope. E. V. B.

« Espionnage », Lars Bové et Yannick Pelegrin, La Martinière, 150 p. Dès 6 ans.

« Lison à la découverte du vaste monde » : l’enfance universelle

Nous sommes tous les parents de Lison. Qu’ils s’appellent Léna, Théodore ou Jenny, nos enfants sont en réalité tous comme cette petite fille, espiègles, têtus, bornés même, pointilleux et imprécis en même temps, obsédés par leur crasse.

Lison adore sa culotte, peu importe si elle l’a déjà portée hier. Lison déteste qu’on lui lave les cheveux. Lison disparaît intégralement sous sa couette pour ne pas être repérée par le crocodile. Lison essaie d’attraper une étoile à l’aide d’un escabeau.

C’est leur universalité qui rend ces strips si efficaces : ils sont irrésistiblement drôles. Tellement que l’on a vu deux petites filles se rouler par terre de rire à la lecture du livre. A croire qu’elles s’y reconnaissaient… C. G.

« Lison à la découverte du vaste monde », d’André Bouchard. Seuil Jeunesse, 80 p. €. Dès 3 ans.

« Le Pull de ma poule » : gratte, gratte, gratte…

« Le Pull de ma poule », d’Edouard Manceau (Milan).

Une poule portant un pull tout en poil de toutou, « ça n’existe pas, ça n’existe pas », aurait dit Robert Desnos. Eh bien si ! Edouard Manceau en a imaginé une, toute ronde et quelque peu corsetée dans un tricot en fourrure canine.

Le problème du poil de cabot est qu’il chatouille dans le cou et qu’il fait éternuer, si fort que les poils en question tombent par terre. Horreur, le chandail marronnasse se met alors à « gratter, gratter, gratter »… Qui peut venir en aide au pauvre gallinacé, sinon un animal à quatre pattes qui connaît bien le sujet pour porter le pelage à l’année ?

Jeu sur l’absurde et les sonorités, l’histoire n’en restera pas là, et reviendra à son point de départ, pour une lecture sans fin et désopilante. F. P.

« Le Pull de ma poule », d’Edouard Manceau. Milan, 48 p. Dès 3 ans.

« Un ami pour Alice » : cochon et sentiments

« Un ami pour Alice », de Gus Gordon (Gallimard).

Voilà un album qui coche toutes les cases. Ses illustrations lumineuses mêlent habillement aquarelles et papiers anciens découpés. Ses personnages prennent la forme d’une ménagerie sympathique, entre l’héroïne-cochon Alice, sa tutrice-bouquetin (ici, les femmes/femelles peuvent avoir des cornes), son amoureux-chien François.

Et l’intrigue dose ce qu’il faut de drame, de poésie et d’espoir. Alice, soudainement orpheline, trouve du réconfort dans une communication par bouteilles à la mer avec le sensible François. Dit comme ça, ça paraît un peu plat, mais la lecture est un vrai plaisir. E. V. B.

« Un ami pour Alice », de Gus Gordon. Gallimard, 48 p.,Dès 4 ans.

« Qui suis-je ? » : la philosophie dans le bavoir

« Qui suis-je ? », de Tony Durand (Motus).

Petit format, grande ambition. Tony Durand fait entrer des interrogations métaphysiques dans ce livre carré, que l’on peut lire presque à tout âge.

Il y met en scène un personnage tout simple : un bonhomme à la tête d’empreinte digitale. Deux ronds noirs pour les yeux, un tee-shirt rayé et un pantalon bleu, et place aux questions : est-ce que j’existe, se demande le bonhomme avec la tête dans un carton, façon chat de Schrödinger ? Est-ce que je peux changer, dit-il en brandissant une baguette magique ? Un océan de réflexion. Est-ce que je suis libre ? « Oui, mais pas de tout », répond du tac au tac une lectrice cobaye du haut de ses 5 ans.

Cet album aurait donc le pouvoir de transformer nos enfants en philosophes… enfin, heureusement, pas trop : à la page « Je me demande si j’aimerai un jour le chou-fleur », c’est un grand « beuuuurk » qui retentit à l’unisson. C. G.

« Qui suis-je ? », de Tony Durand. Motus, 40 p. Dès 3 ans.

« L’Oranger » : fable aux échos écolo

« L’Oranger », d’Andrea Antinori (Hélium).

Une histoire de révolte. Un oranger décide de châtier tous ceux qui le briment : les oiseaux qui lui volent ses fruits, la chenille qui grignote ses feuilles, le chien qui lève la patte contre son tronc, jusqu’au jardinier qui cisaille ses frondaisons. L’affaire en resterait là si la police ne venait pas, à son tour, maltraiter l’arbuste vengeur, symbole des sévices perpétrés contre la nature. Cette fable militante aux échos écolos ne manquera pas de toucher les plus jeunes, attirés par un dessin tout droit sorti de leur boîte de crayons de couleur. F. P.

« L’Oranger », d’Andrea Antinori. Hélium, 48 p. Dès 1 an.

« Un jour j’ai eu une idée » : manuel d’épanouissement poétique

« Un jour j’ai eu une idée », de Kobi Yamada et Mae Besom (« Le Lotus et le Petit Eléphant », Hachette).

Aux Etats-Unis, Un jour j’ai eu une idée s’est écoulé à 1,2 million d’exemplaires et a raflé trois prix littéraires. A la lecture, on s’explique aisément ce succès.

Un enfant trouve une idée, représentée par un œuf à deux pattes qui le suit partout. Le garçon s’interroge sur ce qu’il doit en faire, s’en détourne, craint d’être ridicule, essaie de l’abandonner. Mais l’idée ne le quitte pas et il finit par l’adopter, la déployer. Alors, sa vie change, le monde qui était gris revêt des couleurs pimpantes et se développe autour de lui.

Cette fable symbolique affirme clairement ses intentions – encourager l’enfant à rêver et à s’assumer tel qu’il est – mais reste très délicate dans sa forme. Enfin un manuel d’épanouissement personnel qui parvient à être poétique ! E. V. B.

« Un jour j’ai eu une idée », de Kobi Yamada et Mae Besom, « Le Lotus et le Petit éléphant », Hachette, 44 p. Dès 3 ans.

« Le Chien sans nom » : drôle d’endroit pour une rencontre

« Le Chien sans nom », de Joël Egloff et Gaëtan Dorémus (Albin Michel Jeunesse).

C’est une histoire de solitudes. Celle de M. Baratin, qui tient une animalerie à Mitry-sur-Seille ; celle de Mme Lagochine, qui vient souvent, très souvent, chercher un sac de foin pour son chinchilla avec son petit garçon, et qui reste bavarder plus longtemps que nécessaire ; et celle du Chien, arrivé là plein d’espoir, et qui comprend peu à peu que, si personne ne le choisit dans la vitrine, c’est parce qu’il n’a pas les atouts de ses congénères.

Une douce mélancolie se distille au fil des pages de ce récit sensible et joliment illustré, que l’on peut mettre entre les mains de jeunes lecteurs. D’autant que, s’ils parviennent au bout, ils comprendront que finalement, c’est une histoire de rencontres. C. G.

« Le Chien sans nom », de Joël Egloff et Gaëtan Dorémus. Albin Michel Jeunesse, 80 p. Dès 6 ans.

« L’Anniversaire du roi » : un lion sans divertissement

« L’Anniversaire du roi », de Przemek Wechterowicz et Kasia Walentynowicz (MeMo).

Magnificence dans la jungle ! C’est l’anniversaire du roi lion ; une prodigalité folle s’empare des animaux, ses affidés. Les mandrills prévoient d’offrir des sucettes à la rhubarbe, les hyènes des racines de mandragore râpée, les hippopotames une truite dorée pêchée dans une rivière de champagne ; les suricates ont prévu de chanter et les zèbres de raconter des histoires… N’était un léger problème – de calendrier, dirons-nous, sans dévoiler la chute de cette historiette aux couleurs enchanteresses. F. P.

« L’Anniversaire du roi », de Przemek Wechterowicz et Kasia Walentynowicz. MeMo, 28 p. Dès 3 ans.

« La Girafe à cinq pattes » : à la recherche du lombric perdu

« La Girafe à cinq pattes », de Barroux (Little Urban).

Un « cherche et trouve » à mettre entre toutes les mains. Dans chaque double-page aux allures de papier peint animalier, l’enfant doit trouver un intrus ainsi qu’un discret couple d’amoureux. Alors, où se trouve la girafe à cinq pattes ? Le lapin en costume de soirée ? Le mouton qui a pris froid ? Et la sardine à rayures ? Et les abeilles qui se bécotent ?

La magie du livre tient dans les illustrations pimpantes de Barroux rehaussées d’une touche de fluo qui séduiront les plus petits. Et même les adultes, tentés de dénicher avant leur progéniture le ver de terre perdu au milieu des oiseaux. E. V. B.

« La Girafe à cinq pattes », de Barroux. Little Urban, 32 p. Dès 2 ans.


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