jeudi 1 avril 2021

De si violentes fatigues

Une recension de Victorine de Oliveira, 

publié le 

De si violentes fatigues
  • Auteur Romain Huët
  • Editeur PUF
  • Pages 462p

On a vu fleurir des ouvrages concernant la fatigue au travail et le burn-out, moins ceux qui concernent une fatigue à la fois plus profonde et inquiétante : celle d’être soi. Plus communément appelée dépression, elle n’est pas qu’un mal d’ordre psychologique : elle porte une puissance de subversion politique, et c’est toute l’originalité du propos de Romain Huët. Non, le dépressif n’a pas renoncé, abdiqué. Non, il ne se trouve pas dans une situation d’échec, comme on le prétend trop souvent. Il lance plutôt une protestation : « Le “malheureux” ou “l’épuisé” est une figure importante, le murmure du monde défait. Il prévient les devenirs. Il est voué à occuper nos scènes scientifiques et politiques. Sur les côtés de la société, il l’altère en raison de sa non-adhésion à son présent », affirme Huët. Il y a donc refus, négation, mais aussi appétit pour un ailleurs, un autre de ce monde-là.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire