lundi 5 avril 2021

De meilleures conditions réclamées pour les employés « à bout de souffle


 



HENRI OUELLETTE-VÉZINA  Publié le 3 avril 2021

QUEBEC

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

L’Institut Philippe-Pinel est situé dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles.

Des intervenants de l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel déplorent l’état de leurs conditions de travail, en pleine pandémie de COVID-19. Gel des salaires depuis deux ans, manque d’équipements de protection, situations violentes : nombre d’enjeux causent selon beaucoup une saignée de l’expertise et font craindre le pire pour la suite.

« Le problème est majeur et connu depuis bon nombre d’années à l’Institut : dans beaucoup trop de cas, nos intervenants spécialisés en pacification et en sécurité (ISPS) nous quittent pour travailler dans le milieu carcéral ou la police. C’est une perte constante d’expertise qui fragilise l’institution », explique la présidente du Syndicat des employés de l’Institut, Marie-Ève Desormeaux, aussi intervenante. 

Elle affirme que l’expérience des ISPS est pourtant un « facteur clé du succès de la désescalade » de la violence dans les milieux psychiatriques. « À la base, le gouvernement du Québec s’obstine à ne pas leur attribuer une description d’emploi qui reconnaîtrait leur expertise et la complexité de leur travail. Avec une description d’emploi adéquate, ils recevraient une meilleure formation, un meilleur encadrement et possiblement un meilleur salaire », insiste la cheffe syndicale. 

Alors que des négociations sont en cours sur les conditions de travail de ces intervenants, la hausse du salaire contribuerait notamment « à une meilleure rétention du personnel et au maintien d’une haute expertise, à la hauteur des immenses défis de notre établissement », affirme Mme Desormeaux.

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