mardi 13 avril 2021

Dans 57 pays, près de 50 % des femmes privées du droit à disposer de leur corps

Le Monde avec AFP Publié le 14 avril 2021

Un rapport du Fonds des Nations unies pour la population détaille les atteintes aux droits des femmes, du viol à la stérilisation forcée en passant par les mutilations génitales.

Près d’une femme sur deux dans 57 pays est privée des libertés liées à son corps, qu’il s’agisse de relations sexuelles, du recours à la contraception ou de la recherche de soins de santé, affirme un rapport des Nations unies (ONU) publié mercredi 14 avril.

Les auteurs de ce document annuel sur l’état de la population mondiale, réalisé par le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), se sont penchés pour la première fois sur l’autonomie corporelle des femmes. Intitulé « Mon corps est le mien », le rapport détaille les atteintes aux droits des femmes dans ces pays, du viol à la stérilisation forcée en passant par l’imposition de tests de virginité et de mutilations génitales.

Il se penche aussi sur l’interdiction faite aux femmes de décider pour leur propre corps, sans crainte de violences ou sans subir une décision de quelqu’un d’autre concernant leur intégrité physique. « Ce manque d’autonomie corporelle a des implications massives au-delà des préjudices profonds pour les femmes et les filles », comme « la baisse potentielle de la productivité économique, une diminution des compétences et des coûts supplémentaires pour les systèmes de santé et judiciaires », note un communiqué du Fnuap.

Des pays qui ne condamnent pas le viol

Son rapport note que seulement 56 % des pays étudiés ont des lois et des politiques sur une éducation sexuelle complète. « Que près de la moitié des femmes ne puissent toujours pas prendre leurs propres décisions quant à l’opportunité d’avoir des relations sexuelles, d’utiliser la contraception ou de se faire soigner devrait tous nous scandaliser, estime la directrice du Fnuap, Natalia Kanem, citée dans le communiqué. En résumé, des centaines de millions de femmes et de filles n’ont pas de liberté sur leur propre corps. Leur vie est gouvernée par les autres. »

Le rapport recense vingt pays ou territoires ayant établi des lois permettant à un violeur de se marier avec sa victime afin d’échapper à des poursuites judiciaires et quarante-trois Etats n’ayant pas de législation sur les viols entre conjoints. Plus de trente pays imposent des restrictions aux mouvements des femmes hors de leur domicile, note aussi le rapport onusien.


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