lundi 19 avril 2021

Covid-19 dans le monde : un comité de l’OMS opposé à la mise en place d’un passeport vaccinal

Publié le 19 avril 2021

Les experts mandatés par l’organisation onusienne pointent notamment « l’inégalité persistante en matière de distribution mondiale des vaccins ».

Alors que la pandémie de Covid-19 continue de sévir dans de nombreux pays, la vaccination semble une étape indispensable à la sortie de crise. L’accès aux vaccins reste toutefois inégalitaire à travers le monde.

Si, dans certains Etats, un quart de la population a pu recevoir une dose, cette proportion chute à une personne sur 500 dans des pays pauvres, a regretté, lundi 19 avril, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Face à cette « tragédie qu’est l’inégalité vaccinale », la fondation de la militante écologiste Greta Thunberg a annoncé qu’elle allait verser 100 000 euros au mécanisme Covax pour « acheter des vaccins contre le Covid-19, dans le cadre de l’effort mondial vers un accès équitable aux vaccins des personnes les plus à risques ».

Une quinzaine de pays dans le monde n’ont pas commencé à vacciner, la majorité en Afrique (Tanzanie, Madagascar, Burkina Faso, Burundi...). Ces pays concentrent environ 2,5 % de la population mondiale.

  • Un comité de l’OMS rend un avis défavorable sur la mise en place d’un passeport vaccinal

Le comité d’urgence de l’OMS sur la pandémie s’est, quant à lui, prononcé contre la mise en place d’un passeport vaccinal obligatoire pour les voyageurs internationaux. Une décision que ses membres justifient par « les preuves limitées [bien que croissantes] sur la réduction de la transmission » et « étant donné l’inégalité persistante en matière de distribution mondiale des vaccins ».

« Les Etats parties sont vivement encouragés à reconnaître que l’exigence d’une preuve de vaccination peut aggraver les inégalités et favoriser une liberté de circulation différenciée », ont-ils fait valoir.

De nombreux pays sont en train de réfléchir à la mise en place d’un passeport sanitaire pour les voyages, mais aussi pour d’autres activités, même si cette idée suscite de vives critiques et des inquiétudes concernant à la fois de possibles discriminations, mais aussi des doutes sur la protection des données privées.

L’Union européenne (UE), notamment, a présenté son projet à ce sujet, la Chine a déjà lancé sa version, tandis que les compagnies aériennes y travaillent également. Aux Etats-Unis, la Maison Blanche a affirmé, au début d’avril qu’elle n’imposerait pas de passeport sanitaire, tout en soulignant que le secteur privé était libre d’avancer vers cette idée.

  • L’UE active une option pour 100 millions de doses supplémentaires du vaccin de Pfizer-BioNTech

L’UE a annoncé, lundi, avoir activé une option de son deuxième contrat signé avec les laboratoires BioNTech et Pfizer pour acquérir 100 millions de doses supplémentaires de leur vaccin contre le Covid-19. « C’est une nouvelle importante (…). Au total, 600 millions de doses [du vaccin de BioNTech-Pfizer] seront livrées en 2021 » aux Vingt-Sept, s’est félicitée sur Twitter la commissaire à la santé, Stella Kyriakides.

Au premier trimestre, l’UE a reçu 67 millions de doses dudit vaccin et en attend 250 millions au cours du deuxième trimestre. Quelque 280 millions de doses devraient suivre sur la seconde moitié de l’année.

La Commission a par ailleurs ouvert des négociations pour commander 1,8 milliard de doses additionnelles – un troisième contrat –, anticipant la vaccination de masse des enfants et les éventuels rappels nécessaires contre les variants actuels et futurs du SARS-CoV-2.

  • La vaccination accessible à tous aux Etats-Unis…

Les adultes vivant aux Etats-Unis peuvent se faire vacciner contre le Covid-19 depuis lundi : une étape importante dans l’immense campagne de vaccination en cours dans le pays.

Quelque 50,4 % des Américains de plus de 18 ans ont pu bénéficier d’au moins une dose de vaccin et 32,5 % ont reçu deux injections, notamment les personnes de 65 ans et plus, a détaillé dimanche la principale agence fédérale de santé publique américaine. Ainsi, plus de 131,2 millions de personnes ont reçu au moins une injection.

La suspension du vaccin de Johnson & Johnson, décidée la semaine dernière en raison de cas inquiétants de thromboses, n’aura pas d’impact sur le rythme de la campagne avait affirmé le président des Etats-Unis, Joe Biden : « Il y a suffisamment de vaccins pour chaque Américain, c’est tout à fait indiscutable. »

  • … et pour tous les adultes en Inde dès le 1er mai

La vaccination sera ouverte le 1er mai à toute personne âgée de plus de 18 ans en Inde, dont les habitants de la capitale, New Delhi, sont confinés une semaine à compter de lundi, en raison d’une deuxième vague massive de l’épidémie.

Les autorités, qui avaient d’urgence validé, la semaine dernière, le recours au vaccin russe Spoutnik V, après avoir donné leur feu vert au Covishield d’Oxford-AstraZeneca et au Covaxin de la compagnie locale Bharat Biotech, ont annoncé que le processus d’approbation des vaccins fabriqués en dehors du territoire indien serait accéléré.

Leur ambition de vacciner l’ensemble de la population se heurte notamment à l’insuffisance des stocks et, au 17 avril, seulement 117 millions de doses avaient été administrées. Pour répondre à des besoins immenses, l’Inde, où se trouve le plus grand fabricant mondial de vaccins, le Serum Institute of India (SII), a donné un coup de frein aux autorisations d’exportations.


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