vendredi 16 avril 2021

Bordeaux : flambée des hospitalisations de jeunes adolescents en psychiatrie à Charles-Perrens

Publié le 15/04/2021

"En 20 ans de carrière, je n'ai jamais vu un tel afflux de jeunes adolescents aux urgences psychiatriques". Depuis novembre, l'hôpital psychiatrique Charles-Perrens de Bordeaux assiste à une hausse de 65 % des hospitalisations. Le phénomène est inédit, selon les médecins. 

L'unité de soins Upsilon de l'hôpital psychiatrique Charles-Perrens de Bordeaux accueille des enfants et des adolescents.
L'unité de soins Upsilon de l'hôpital psychiatrique Charles-Perrens de Bordeaux accueille des enfants et des adolescents. • © Hôpital Charles-Perrens

Toutes les urgences pédiatriques et psychiatriques sont saturées. "40 % des jeunes admis aux urgences présentent des troubles graves et ce sont des primo-consultations, c'est-à-dire qu'ils n'avaient  jusque-là aucun problème de santé. Ils étaient inconnus des services. Le lien avec la pandémie de la Covid-19 est incontestable", selon la direction de l'hôpital Charles-Perrens. C'est un phénomène général, national et même européen : la détresse des jeunes.

90 % des hospitalisations sont des filles âgées de 13 ans 

Le professeur Manuel Bouvard, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent, est le chef du pôle enfants et adolescents de Charles-Perrens. Pour lui, ce phénomène est inédit par son ampleur et l'âge des patients.
"Ça fait 20 ans que je suis là et je n'ai jamais vu un tel afflux de très jeunes adolescents entre 11 ans et 16 ans, des enfants, des pré-ados qui sont des collégiens, c'est inhabituel. La vulnérabilité des 14-18 ans est connue mais là c'est nouveau. La tranche d'âge est plus jeune et les cas d'hospitalisations sont à 90 % des filles de 13/14 ans, s'inquiète le professeur Bouvard, "il y a même des enfants de 8-10 ans qui manifestent une détresse psychiatrique".

Ce pic touche des filles, particulièrement entre 11 et 15 ans. Les troubles sont graves : pensées suicidaires, passages à l’acte par strangulation, scarifications sur le corps, et beaucoup de troubles de l’alimentation, des formes sévères d'anorexie mentale qui nécessitent des hospitalisations. 

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