mardi 27 avril 2021

Antiterrorisme : Laurent Nuñez prône un «meilleur partage d’informations» avec la psychiatrie

Par Le Parisien avec AFP  Le 26 avril 2021

Le coordonnateur national du renseignement estime que les personnes ayant des troubles psychiatriques sont «plus perméables» à la radicalisation.

Paris, le 23 décembre 2020. Laurent Nuñez voudrait qu'une personne ayant des troubles psychiatriques et étant «manifestement sous l’emprise de la radicalisation religieuse» soit signalée aux services de renseignements. LP/Philippe de Poulpiquet
Paris, le 23 décembre 2020. Laurent Nuñez voudrait qu'une personne ayant des troubles psychiatriques et étant «manifestement sous l’emprise de la radicalisation religieuse» soit signalée aux services de renseignements. LP/Philippe de Poulpiquet 

Le coordonnateur national du renseignement, Laurent Nuñez, souhaite un « meilleur partage d’informations » entre les services de renseignement et de la psychiatrie dans la lutte antiterroriste. Cette déclaration faite ce lundi intervient après l’attaque de Rambouillet (Yvelines) par un assaillant présentant des « troubles de la personnalité ».

« Nous travaillons avec le monde de la psychiatrie. Il y a des réflexions qui sont en cours. L’idée qui est la nôtre, c’est qu’on pourrait avoir un meilleur partage d’informations », a-t-il expliqué sur France Inter. Quand un individu « manifestement est sous l’emprise de la radicalisation religieuse, […] consulte un psychiatre et fait état par ailleurs de troubles psychiatriques, on a la faiblesse de penser […] qu’il serait utile peut-être que des services de renseignement puissent bénéficier » de ces informations, a ajouté l’ancien directeur général de la sécurité intérieure (DGSI).

« Certains individus, qui peuvent être fragiles, avoir des troubles psychologiques à un moment de leur vie, sont sans doute plus influençables et plus perméables à ce genre de thèse et nous serions bien irresponsables de ne pas nous attaquer à ce problème », a-t-il ajouté.

Un projet de loi prévoit de prévenir les préfets

Jamel Gorchene, le Tunisien qui a tué au couteau vendredi Stéphanie M., agente administrative au commissariat de Rambouillet (Yvelines), avait bénéficié à sa demande de deux consultations psychiatriques le 19 et le 23 février, sans qu’elles débouchent sur une hospitalisation ou un traitement.

Son père, placé en garde à vue avec deux cousins de l’assaillant, avait constaté « des troubles de comportement chez son fils en début d’année », selon le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, et des membres de sa famille en Tunisie ont évoqué une « dépression ».

Le projet de loi antiterroriste présenté mercredi par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, propose que les préfets, responsables du suivi des personnes radicalisées dans leur département, soient désormais également destinataires des informations relatives à leur prise en charge psychiatrique.


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