vendredi 9 avril 2021

AGRESSIONS SEXUELLES ET MALADIE MENTALE La véritable folie

QUEBEC

8 AVRIL 2021

Chronique par

Kharoll-Ann Souffrant

Les femmes survivantes de violences sont davantage crues, écoutées, entendues avec empathie lorsqu’elles décèdent (par meurtre ou suicide) que lorsqu’elles dénoncent des injustices qu’elles subissent de leur vivant. Pire encore, la psychiatrie est souvent instrumentalisée contre elles pour discréditer leur parole ou leurs craintes légitimes exprimées quant à leur bien-être et/ou sécurité.

On ramène souvent la santé mentale des femmes lorsqu’elles dénoncent le comportement exécrable d’un homme à leur égard. Une forme d’échappatoire pour ne jamais regarder de fond en comble le spectre de la masculinité toxique dans tous ses tons et toutes ses nuances, en particulier lorsque celui-ci ne conduit pas au meurtre. Une violence invisible qui est d’autant plus difficile à détecter, même pour les plus érudits sur le sujet.

Pathologiser à outrance la digne colère

Dans un article publié en 2018 et titré Femmes et folie d’hier à aujourd’hui: psychiatrie et contrôle social, le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes dresse un bref historique de la psychiatrie comme outil de contrôle social. L’article aborde de front le malaise que la société a avec la colère des femmes. Une femme qui se fâche est rapidement perçue comme irrationnelle, voire dangereuse pour les autres. Ces préjugés peuvent souvent n’avoir aucun fondement puisque le raccourci intellectuel entre dangerosité et maladie mentale est un mythe bien documenté. Plusieurs études ont démontré que la vaste majorité des personnes avec des diagnostics de maladie mentale ne représentent pas plus de danger envers autrui que les citoyens sans diagnostic formel.

Lire la suite ...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire