vendredi 5 mars 2021

Vincent Barras : nous avons vécu la pandémie des "souffles assistés"

Par Emmanuel Laurentin et Rémi Baille  05/03/2021

Coronavirus : une conversation mondiale | Le virus s'attaque en premier aux poumons. Il altère le souffle, le rend saccadé, périlleux. Il le sature parfois. Métaphore de la vie, la respiration est soumise à rude épreuve par la maladie, maladie même qui nous met à bout de souffle.

Poumons
Poumons Crédits :  Jose A. Bernat Bacete - Getty

Dès le début du confinement l’équipe du Temps du débat a commandé pour le site de France Culture des textes inédits sur la  crise  du coronavirus. Intellectuels, écrivains, artistes du monde  entier ont  ainsi contribué à nous faire mieux comprendre les effets   d’une crise   mondiale. La liste de ces contributions à cette Conversation mondiale entamée le 30 mars, continue de s'étoffer. En outre, chaque semaine, le vendredi, Le Temps du débat  proposera une rencontre inédite entre deux  intellectuels sur les  bouleversements actuels.

Vincent Barras dirige l'Institut des humanités en médecine de l'Université de Lausanne. Il est aussi poète, et pratique la poésie sonore, pour qui le souffle est la première des matières. Il réfléchit pour la Conversation Mondiale à l'épreuve du poumon dans cette maladie, où respirateurs, souffles et expirations battent en rythme avec la vie.

"poum"

Il y a plus de deux mille ans, parmi les premières tentatives de description du poumon animal, organe qui a connu longtemps une existence au singulier (« le poumon est simple », raconte par exemple Aristote) avant de se décliner au pluriel, on retrouve celle-ci, d’un auteur inconnu : « La trachée, qui prend son origine des deux côtés du pharynx, se termine au sommet du poumon ; elle est composée d’anneaux semblables à ceux des autres animaux, les parties circulaires se touchant l’une l’autre sur la surface. Le poumon lui-même, incliné vers la gauche, remplit la cavité thoracique ; il possède cinq parties saillantes, qu’on appelle en effet lobes. Il est de couleur cendre, ponctué de taches sombres, et naturellement alvéolé. » (De l’anatomie, Corpus hippocratique, IVe siècle avant J.-Chr.). 

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