vendredi 19 février 2021

Avec Angèle Consoli, la psychiatrie entre au Conseil scientifique

par Aurore Savarit-Lebrère  publié le 18 février 2021

Nouvelle membre du Conseil scientifique depuis mercredi, Angèle Consoli souhaite mettre au centre de la gestion de la crise sanitaire l’impact du Covid sur la santé mentale.

Elle fait partie des quatre nouveaux membres à avoir rejoint le Conseil scientifique mercredi. La pédopsychiatre Angèle Consoli est une de ces sages du corps médical qui ont pour mission, selon le ministre Olivier Véran, d’«aider le gouvernement à se forger une conviction» et à faire des choix dans la gestion sanitaire de la pandémie. «On ne prend pas des mesures, les décisions sont politiques, mais en tout cas on donne des avis, on essaye d’apporter notre éclairage», a résumé Angèle Consoli à l’antenne de BFMTV ce jeudi matin.

Nommée mercredi avec trois autres membres, (un vétérinaire, une infectiologue et un gériatre), la pédopsychiatre a déjà fait le choix de mettre en lumière les effets psychologiques liés au Covid. Longtemps oublié ou passé sous silence au début de la pandémie, l’impact mental revient donc sur le devant de la scène avec une nouvelle porte-parole. Sa nomination au Conseil scientifique est l’occasion pour elle d’adresser aux «personnes souffrant de pathologies mentales et plus largement à tous ceux éprouvés psychologiquement par cette épidémie» un «message extrêmement fort et encouragent

Un accent sur la jeunesse

En tant que spécialiste de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, elle souhaite également se focaliser sur les plus jeunes, touchés de plein fouet durant la crise sanitaire. En particulier les étudiants, «très à risque de manifestations psychologiques et de difficultés psychiques». «On a collecté des données sur le territoire national et on a vu une augmentation très nette – surtout depuis octobre-novembre, après les suites du deuxième confinement – de la demande de soins, de situations nécessitant une hospitalisation et de manifestations de troubles anxieux, dépressifs, de crises suicidaires», énumère-t-elle.

S’ils l’étaient déjà auparavant, la spécialiste assure également que les services de pédopsychiatrie «sont complétement saturés». Cela ne l’empêche pas d’avancer une première résolution : «On va s’inscrire dans la durée. On doit être inventif, créatif et proposer des choses pour que les étudiants puissent davantage reprendre les cours.» Engagée, Angèle Consoli signait en 2018 une tribune dans Libération pour alerter sur la crise de l’hôpital. Plus récemment, en janvier dernier, elle évoquait dans l’Obs l’impact du deuxième confinement à travers un reportage d’Emmanuel Carrère au sein de son service.


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