mardi 19 janvier 2021

Trois collégiens mis en examen après le suicide d’Evaëlle, victime de harcèlement scolaire


 



Le Monde avec AFP  Publié le 18 janvier 2021

En juin 2019, la collégienne de 11 ans s’est pendue au barreau de son lit. Trois élèves, âgés de 11 ans au moment des faits, sont mis en examen pour harcèlement. 


Des photographies d’Evaëlle, qui s’est suicidée il y a un an et demi.

Un an et demi après le suicide d’Evaëlle, une collégienne de 11 ans, ses parents cherchent toujours des réponses. Trois adolescents de 13 ans ont été mis en examen pour harcèlement, rapporte lundi 18 janvier le parquet de Pontoise, confirmant une information du Parisien.

La mise en examen des trois élèves, âgés de 11 ans au moment des faits, est « exceptionnelle, car ils étaient extrêmement jeunes, mais la juge a estimé à juste titre qu’il y avait suffisamment de charges contre eux », a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) l’avocate des parents de la fillette, Delphine Meillet. « Le message est clair : cela signifie que se moquer violemment d’une enfant peut entraîner des conséquences très graves pour les moqueurs. »

Elève de sixième, Evaëlle s’était suicidée le 25 juin 2019 dans le pavillon familial à Herblay, en grande banlieue parisienne. Cinq mois plus tard, le parquet de Pontoise ouvrait une information judiciaire contre X pour homicide involontaire contre l’enseignante, une quinquagénaire expérimentée, et plusieurs élèves, pour harcèlement moral.

La famille indemnisée par l’éducation nationale

En septembre dernier, fait rarissime, la professeure de français de la fillette avait été mise en examen pour harcèlement, avec interdiction d’exercer et obligation de soins.

Le cauchemar d’Evaëlle, décrite comme « précoce et extravertie »par ses parents, avait débuté dès la rentrée 2018. Pour une histoire de cartable trop lourd, un conflit s’était noué avec cette enseignante qui avait fait d’elle sa « tête de Turc » et « encouragé »certains de ses camarades à la harceler, selon ses parents.

Pendant des mois, les parents de la collégienne ont alerté la direction de l’établissement, puis l’inspection académique. L’éducation nationale a indemnisé la famille au titre du préjudice moral, selon le rectorat de Versailles, en échange de l’abandon d’éventuelles poursuites envers l’Etat.

Le 5 novembre, Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, un hommage a été rendu à Evaëlle dans le collège où elle était scolarisée.



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