samedi 2 janvier 2021

Coronavirus : « Dans cette crise, c’est le vivre ensemble qui est atteint », estime la philosophe Cynthia Fleury

« 20 MINUTES » AVEC  La philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury revient sur les défis que la crise sanitaire fait peser sur nos vies individuelles et collectives

La philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury.
La philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury. — Francesca mantovani / Editions Gallimard.
  • Chaque semaine, 20 Minutes propose à une personnalité de commenter un phénomène de société dans son rendez-vous « 20 Minutes avec… ».
  • Ce vendredi, la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, auteur de Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment * (Gallimard) revient sur les effets de la crise sanitaire et sociale actuelle sur notre santé individuelle et collective.
  • « Dans une société des individus, la question de la connaissance de soi n’est pas anodine, elle est indissociable du bien-être ou du mal-être de la société », explique aussi la philosophe.

Une pandémie qui menace notre santé mais aussi notre économie et notre société. Comment vivre sans voir ou embrasser ses proches, surmonter l’épreuve de la perte de son travail, garder confiance dans des autorités qui tâtonnent face à un virus méconnu, reprendre espoir avec la découverte de vaccins… A l’aube d’une nouvelle année qui sera encore marquée par le coronavirus, la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, professeur titulaire de la chaire « Humanités et santé » au Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la chaire de « Philosophie à l’Hôpital » du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, auteur de Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment *(Gallimard) revient sur les effets de cette crise sanitaire et sociale inédite sur notre santé individuelle et collective.

Cette pandémie nous place face à dilemme encore accru en cette fin d’année : se réunir avec ceux qu’on aime au risque de leur nuire ou y renoncer par principe de précaution. Comment percevez-vous ce questionnement ?

J’ai eu beaucoup de patients qui se posaient cette question. A chaque fois je les invitais à voir la spécificité de leur situation. Il n’y a pas de réponse toute faite. J’ai le sentiment que chacun invente un peu une solution en prenant en considération des principes mais aussi son désir. C’est un mélange de responsabilité collective et d’autodétermination pour respecter aussi les priorités de chacun, le sens de la vie. Autant on peut comprendre que le gouvernement nous incite à des gestes par catégorie, autant c’est aussi un Etat de droit et c’est important que les individus se saisissent des responsabilités qui sont les leurs.

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