jeudi 17 décembre 2020

Chiffre du jour.En Suède, le personnel soignant compte 1,5 million d’heures supplémentaires à son actif

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En Suède, le personnel soignant de six des sept CHU a effectué 1,5 million d'heures supplémentaires depuis le début de la pandémie de Covid-19.  Courrier international 

Depuis le début de la crise du Covid-19, infirmiers, médecins, aides-soignants ont au total cumulé près de 1,5 million d’heures supplémentaires. Une situation expliquée par le manque de personnel dans ces corps de métiers.

La radio publique suédoise Sveriges Radio (SR) a récolté des données qui dressent un constat alarmant de la tension à laquelle est soumis le personnel soignant du royaume nordique face au Covid-19.

Durant les dix premiers mois de l’année 2020, soit depuis le début de l’épidémie de Covid-19, médecins, infirmiers et aides-soignants ont au total effectué près de 1,5 million d’heures supplémentaires dans six des sept CHU de Suède.

Cela correspond à environ 200 000 heures de plus qu’en 2019 sur la même période (janvier-octobre), fait savoir SR. Et ce sont les infirmiers qui comptent le plus d’heures supplémentaires à leur actif : 860 000 heures cumulées entre janvier et octobre 2020.

“Plus la force”

Sineva Ribeiro, déléguée générale de l’association suédoise des professionnels de santé, un syndicat de 114 000 membres, n’est pas étonnée de la situation. Elle fait remarquer que l’année dernière, le nombre d’heures supplémentaires effectuées par le personnel infirmier était déjà élevé :

Dans notre métier, il y a un manque de personnel et un manque de conditions de travail satisfaisantes. À la fin, nous n’avons plus la force de continuer, ce qui mène à la démission. C’est ce que nous constatons.”

L’infirmière en soins intensifs Lia Welin Dalefur travaille au CHU Karolinska, l’hôpital qui a eu recours au plus grand nombre d’heures supplémentaires (490 000 sur 1,5 million), et fait partie de celles et ceux qui ont choisi de rendre leur tablier. En avril, elle n’exercera plus à Karolinska.

Interrogée par Sveriges Radio, elle confie que c’est cette démission qui la “fait tenir”. “Je vois le bout maintenant. Parce que sinon, nous naviguons sans cesse à vue”, conclut-elle auprès de la chaîne publique.


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