mardi 13 octobre 2020

Gare aux gourous : le poids et l’impact des dérives thérapeutiques

atlantico-logo - Panique dans l'assiette

Gare aux gourous - Santé, bien-être Éditions du Rocher

Georges Fenech publie "Gare aux gourous - Santé, bien-être : Enquête sur les dérives thérapeutiques d'aujourd'hui" aux éditions du Rocher. Depuis l'avènement du New Age dans les années soixante, des charlatans ont pris possession de notre santé et de notre bien-être. Georges Fenech lève le voile sur les dangers de certaines pratiques. Extrait 1/2

Il ne faudrait pas croire que ça n’arrive qu’aux autres et que jamais, qui que nous soyons, nous ne puissions un jour tomber dans le piège. Il y a d’abord, parmi les innombrables victimes, celles qui sont les plus vulnérables, tout à coup confrontées à un aléa de la vie : perte d’un être cher, perte d’emploi, séparation conjugale, mal-être, maladie, etc. En réalité, personne n’est à l’abri du piège.

Les charlatans ne se limitent plus à attraper des personnes en état de faiblesse. Les victimes se comptent tout autant parmi les personnes parfaitement équilibrées et pleinement insérées dans la société. Un sondage commandé par le service d’information du gouvernement à l’institut Ipsos, en septembre 2016, a révélé que 20% des Français connaissent dans leur entourage au moins une victime de dérives sectaires dont la grande majorité est de nature thérapeutique, ce qui représente le nombre impressionnant de quinze millions d’individus. Comment en serait-il autrement quand le marché mondial des médecines complémentaires et alternatives a été estimé, en 2017, à 316 milliards d’euros?

D’ailleurs, il suffit d’observer l’activité soutenue des tribunaux et des cours d’assises qui condamnent régulièrement des fake doctors pour homicide involontaire, non-assistance à personne en danger, mise en danger d’autrui, exercice illégal de la médecine et de la pharmacie, abus frauduleux de l’état de faiblesse…

Rien ne semble plus pouvoir contenir l’explosion des offres dites « alternatives » ou « complémentaires », celles que l’autorité sanitaire qualifie de « pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique » (PNCAVT).

L’Organisation mondiale de la santé les définit comme un « ensemble de pratiques de santé qui ne font pas partie de la tradition du pays même, ou ne sont pas intégrées à son système de santé dominant ».

Pour le Parlement européen, ce sont « toutes les pratiques thérapeutiques non fondées sur les données actuelles de la connaissance scientifique et/ou sur des travaux de méthodologie rigoureuse et contrôlée, effectués par des expérimentateurs indépendants de tout intérêt lucratif quelconque ».

En France, le Groupe d’appui technique (GAT) rattaché au ministère de la Santé retient essentiellement trois critères : les PNCAVT sont exclues de la formation initiale du professionnel de santé; elles ne sont pas prises en charge par l’Assurance maladie; elles ne font pas l’objet d’études cliniques rigoureuses.

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