jeudi 15 octobre 2020

Excès de zèle.Dans les écoles italiennes, des mesures anti-Covid à la limite du grotesque

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Une enseignante devant sa classe à Santo Stefano Lodigiano, en Italie, le 14 septembre 2020.  PHOTO / REUTERS/ Marzio Toniolo

Afin de garantir la continuité de l’enseignement tout en veillant à ne pas propager le coronavirus, certaines écoles appliquent des règles draconiennes, à la limite de l’absurde. Le quotidien romain La Repubblica a recueilli des témoignages sur les mesures les plus singulières appliquées dans les classes de la région de la capitale.

Entre prudence et obsession, la frontière est parfois ténue. Respecter les gestes barrières dans les écoles, prendre des mesures sanitaires strictes, voilà qui est nécessaire, convient La Repubblica : “Mais dans certains cas, un excès de scrupules a involontairement produit des résultats grotesques et des comportements improbables.”

Certains établissements scolaires italiens ont en effet décidé d’appliquer des règles bien plus draconiennes que celles prévues par les décrets. Le quotidien transalpin a ainsi recueilli les témoignages les plus étonnants sur des restrictions qui frôlent parfois le ridicule.

Dans cette catégorie, la palme revient sans doute à une école primaire de Cerveteri, petite ville située au nord-ouest de Rome, où les enseignants ont décidé d’appliquer la quarantaine… aux devoirs des élèves. La Repubblica détaille :

Pour éviter tout danger, les professeurs conservent pendant quatre jours les devoirs des enfants dans une armoire sans les toucher. Ensuite, ils les corrigent et les reposent dans cette armoire pour quatre jours supplémentaires, avant de les rendre enfin aux élèves.”

Pour ne pas priver les jeunes de leurs précieux cahiers trop longtemps, le corps enseignant a ainsi dû demander aux parents d’acheter seulement des classeurs (d’où on peut enlever les feuilles) à leur progéniture.

“Ma fille mange un jour sur quatre”

Du côté de la capitale romaine, les exemples d’excès de zèle ne manquent pas non plus. Ainsi, on apprend que selon les règles d’un collège du centre-ville, si un stylo tombe par terre, l’élève doit mettre son masque et se désinfecter les mains avant de le récupérer. Ensuite, il est censé appliquer à nouveau du gel hydroalcoolique sur ses mains pour pouvoir enlever son masque. “Du coup, tout reste par terre : c’est un tapis de crayons et de gommes !” témoigne un parent, dont le cœur balance entre ironie et indignation.

À l’heure du repas, logiquement, les risques se multiplient. Voilà pourquoi la directrice de l’institut romain Sant’Orsola a jugé bon de serrer les boulons. “Pour éviter les contacts prolongés à la cantine, les enfants ne disposent que de vingt minutes pour manger”, explique le média, qui relaie l’insatisfaction de Mara, une mère d’élève qui s’indigne :

Ils ne servent qu’un plat à nos enfants, qui ne plaît pas à certains d’entre eux. Résultat : ma fille mange un jour sur quatre.”

Interdiction de transpirer

Dans la capitale, les excès de diligence concernent aussi les lycées, souligne La Repubblica : “À l’établissement scolaire Socrate, chaque élève doit avoir son feutre personnel pour écrire au tableau, et au Nomentano, où la transpiration est considérée comme dangereuse, on fait de la gym, mais en veillant à ce que les adolescents ne bougent pas trop.” En espérant que ces mêmes élèves ne se “déchaînent” pas une fois sortis des établissements pénintentia… scolaires



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