lundi 28 septembre 2020

“La Liberté intérieure”, de Claude Romano


 


Frédéric Manzini publié le  


« Être libre, c’est faire ce que l’on veut ! » Cette définition de la liberté semble si évidente qu’on en oublie les difficultés qu’elle contient. Car comment être certain que ma volonté est elle-même une volonté libre, qui ne subit ni contrainte ni influence, autrement dit si elle correspond à ce que je veux vraiment ? Dans La Liberté intérieure (qui fait écho à son précédent livre Être soi-même), Claude Romano s’interroge sur les conditions d’une liberté qui soit pleinement la nôtre, à laquelle nous adhérons, que nous endossons et dans laquelle nous pouvons nous reconnaître. Faut-il, pour cela, faire un tri entre nos désirs profonds et nos désirs superficiels ? Le philosophe plaide plutôt pour une solution de synthèse : être libre et autonome, c’est faire dialoguer l’ensemble de nos dispositions et valeurs sans privilégier a priori la raison ou les sentiments.

La liberté est-elle une capacité de choix que n’importe qui pourrait exercer, abstraction faite de ses inclinations particulières, de manière neutre et indifférenciée ? Ou est-elle une capacité qu’il revient à chaque individu d’accomplir dans ce qu’il a d’unique ? Romano juge la première conception trop formelle et lui reproche de présupposer qu’un agent libre pourrait exercer un contrôle absolu sur lui-même. Il lui préfère une autre approche de la liberté, qui renoue avec la liberté au sens grec, l’eleutheria, formé à partir du radical *leudh- qui signifie « croître » jusqu’à son plein épanouissement. Mais comment parvenir à l’expression authentique de sa propre individualité ?

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