dimanche 27 septembre 2020

Faut-il avoir vraiment peur des gardiens de la raison ?

 

Paris, le vendredi 25 septembre 2020 - Nous avons régulièrement évoqué dans ces colonnes les difficultés liées à la transmission de l’information scientifique, à tel point que certains de nos lecteurs n’hésitent pas à nous taquiner en remarquant qu’il s’agit de l'un de nos sujets favoris.

Nous avons essayé de discuter les multiples obstacles qui rendent complexe cet exercice. Bien sûr, la pression des intérêts financiers et industriels est largement connue et doit toujours inciter à la vigilance, même si l’existence de mécanismes de contrôle (telle l’adaptation en France du Sunshine Act par exemple) et probablement les leçons des scandales passés ont favorisé les bonnes pratiques dans les entreprises et les rédactions.

D’autres mécanismes méritent également l’attention. Du côté des receveurs (et parfois des émetteurs), on peut évoquer la méconnaissance de la démarche scientifique qui empêche la compréhension de certaines informations, de leurs enjeux et de leurs limites et un esprit critique parfois en sommeil parce que pas nécessairement assez stimulé ou entraîné. Concernant les émetteurs (dont le JIM fait partie), outre la pression des forces financières que nous avons déjà évoquée et des défauts partagés avec les lecteurs, s’ajoute, comme de tout temps dans les médias, l’attirance pour une forme de sensationnalisme et de catastrophisme ; la peur étant un capteur d’audience toujours efficace. La crise de la presse qui pousse à toujours plus de précipitation est également un obstacle à la construction d’une information de qualité. Enfin, et ceci est également ancestral, l’influence de certaines idéologies (quelles qu’elles soient) biaise nécessairement l’émission des messages.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire