lundi 21 septembre 2020

Comment ne pas devenir un cycliste toxique pour ses congénères et la planète

 
Par Julien Guillot — 



Certains pédaleurs font plus de mal que de bien à leur environnement. Apprenez à les reconnaître.

Chaque lundi, retrouvez notre chronique «Roues cool», qui aborde le vélo comme moyen de déplacement, sans lion en peluche ni maillot à pois.

En cette année particulière, la pratique du vélo connaît une envolée spectaculaire en France. Cette nouvelle population, qui n’était jusqu’alors que peu prise en compte dans l’espace public, montre parfois des signes de manque d’indulgence à l’égard des autres êtres humains qui se déplacent autour d'elle.

Depuis le début de la chronique «Roues cool» en septembre 2019, on donne le beau rôle au vélo, ce moyen de transport merveilleux, et aux cyclistes, ces citoyens généreux et pleins d’abnégation qui sauvent la planète à chaque coup de pédale, pendant que vous autres vous vautrez dans le stupre.

Mais ne nous leurrons pas, il y a aussi des brebis galeuses chez ces suceurs de roues. Les premiers témoins de ces mauvais comportements sont les piétons, l’espèce située juste en dessous dans la chaîne alimentaire de la voie publique.

Ainsi, le panneau M12 autorise les cyclistes à franchir les feux même quand ils sont rouges, ce dont ils ne se privent évidemment pas. Mais ce panneau ne leur donne jamais la priorité. Ils doivent d’abord laisser passer les bipèdes en marche.

Priorité au piéton

Certains cyclistes se permettent également de rouler sur le trottoir, sûrement mal inspirés par les scootéristes pressés. Si vous êtes obligés de passer par un trottoir à cause d’une infrastructure absente ou pour prendre un raccourci, descendez plutôt de votre vélo et marchez à côté. Vous ne perdrez que peu de temps et vous vous ferez moins d’ennemis.

Plus généralement, voici un conseil très simple à respecter et d’une efficacité totale pour éviter les conflits : dans le doute, laissez toujours la priorité au piéton.

Autre victime collatérale du mauvais cycliste : le code de la route. Cet ensemble de règles qui ambiancent le «bouger ensemble sur le bitume» sert surtout à encadrer les dérives des humains motorisés, insensibles à la faiblesse de ceux qui n’usent que de leurs muscles. Il est néanmoins souvent bafoué par les vélocipédistes pour des raisons de confort.

Outre le fameux feu tricolore, il y a quelques règles comme l’arrêt au stop : le cycliste doit mettre pied à terre, tant pis pour les adeptes du surplace. Ou encore la priorité à droite : aux intersections et en l’absence d’autres indications, le véhicule qui vient de la route de droite est prioritaire.

Héraut de la lutte contre le réchauffement climatique, le cycliste joue parfois contre sa cause en jetant des détritus sur le bord de la route qui, comme chacun sait, n’est pas une poubelle. Cette pratique est certes plutôt liée au cycliste portant lycra. En moins sportif, on notera ces vélos électriques tracteurs à très gros pneus qui émettent un bruit de fond infernal. Et comme ils sont moins efficaces que les petits pneus, ils doivent consommer encore plus d’électricité (nucléaire) qu’un VAE standard pour aller à la même vitesse.

A l’instar de l’homme, le cycliste est un loup pour le cycliste. Les pistes cyclables bondées sont devenues le théâtre de microconflits comme des vulgaires embouteillages de voitures. Ces cyclistes hargneux font tinter leur sonnette frénétiquement pour que celui qui roule devant se gare pour le laisser passer. Mieux vaut faire l’élastique en queue de peloton que de vouloir à tout prix être devant, car le vélo est bien plus facile à l’arrière.

Dans la même démarche de «priorité à la vitesse», certains tiennent absolument à se positionner devant tous les autres cyclistes arrêtés à un carrefour. Ce qui donne souvent un essaim qui bloque le passage, notamment pour ceux qui viendraient en face sur une piste bidirectionnelle.

D'ailleurs, les pistes cyclables sont souvent mal conçues, ce qui ne constitue pas une excuse pour les emprunter à contresens et risquer la collision. Les vélos étant dépourvus de clignotants, c’est le bras qui sert à indiquer sa direction, utile surtout quand celle-ci change de manière radicale. Un petit coup d’œil en arrière peut aider aussi à éviter des déboîtements spectaculaires et dangereux.

Enfin, la mode actuelle de l’électricité pousse les plus casses-cous à débrider illégalement le moteur de leur engin pour dépasser sans effort la limite des 25 km/h d’assistance. Ceux qui font cela renoncent théoriquement au droit d’emprunter les pistes cyclables et doivent respecter les mêmes obligations que les autres deux-roues motorisés. Ce qu’ils ne font pas, camouflés en paisibles cyclistes hollandais, mais qui roulent à 42 km/h, comme le peloton du Tour de France.

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