jeudi 27 août 2020

Psychothérapie : y a pas de mâle à se faire du bien

Causette

Par  1er juillet 2020    

S’allonger sur le divan : une idée qui effraie encore les hommes, qui ne représentent qu’un tiers des patient·es. Pourtant, tout le monde serait gagnant à travailler sur soi. Une bonne piste pour en finir avec la charge émotionnelle des femmes, par exemple ?

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© Plainpicture
En France, on compte 70 % de femmes parmi les personnes qui consultent des psychiatres, psychologues ou psychanalystes, selon une étude de l’Insee. Aux États-Unis, la tendance est similaire, les Américaines étant deux fois plus nombreuses que leurs compatriotes masculins à pousser la porte d’un ou d’une spécialiste. Si certains ne se priveraient sans doute pas d’affirmer que c’est parce que les femmes sont plus fragiles, la réalité est bien différente : les hommes sont tout simplement moins nombreux à entreprendre une thérapie, alors qu’ils en auraient au moins autant besoin. « Cela vient peut-être de l’éducation classique occidentale héritée des siècles passés, analyse Laure Farret, psychothérapeute parisienne. Les hommes ne doivent pas pleurer, ne pas être ‑attendris, ne pas être trop sensibles aux émotions, tout cela étant du ressort des femmes. » De fait, si les femmes sont généralement plus enclines à partager leurs émotions et leurs états d’âme, les hommes préfèrent intérioriser, quitte à risquer l’implo-sion. « Aujourd’hui encore, poursuit Laure Farret, ils ont tendance à aborder principalement des sujets liés à une certaine forme d’action : leur travail, leurs vacances, leurs centres d’intérêt. »
Un sujet de plaisanterie
Victor, 32 ans, confirme : « Plusieurs copines consultent depuis des années, mais je crois être le seul mec de ma bande à avoir démarré une thérapie. Pour mes potes, c’est même régulièrement un sujet de plaisanterie. Ils m’appellent Victor-le-sensible, comme si c’était un défaut… » Mais chaque blague fournit à cet ingénieur rochelais une nouvelle occasion de faire du prosélytisme auprès de ses amis : « Quand je les encourage à commencer une analyse, je récolte surtout de la gêne. Certains changent de sujet, d’autres m’expliquent qu’ils n’en ont pas besoin. Alors que, en réalité, je ne connais pas une personne à qui ça ne ferait pas de bien. 




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