jeudi 27 août 2020

Près de 4 800 étudiants en soins infirmiers en situation d’exercice illégal de la profession infirmière durant la crise sanitaire ...

par   27.08.2020

Les étudiants en soins infirmiers n'ont pas été épargnés durant la crise sanitaire. Fortement mobilisés alors qu'ils étaient encore en formation, ils ont vécu des situations éprouvantes à bien des titres, souvent isolés dans le feu de l'action, anxieux d'être infectés et de transmettre le virus à leurs proches. Envoyés "au front", mal protégés face au virus, parfois aussi en exercice illégal de la profession d'infirmier, sans parler du manque de valorisation financière, la souffrance a alors été au rendez-vous. Souffrance physique face à des conditions de travail très éprouvantes, souffrance psychologique devant des patients très sévèrement touchés et des décès "à la chaîne". Pour rendre compte de cet engagement et du lourd tribut payé par les ESI, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) publie les résultats d'une enquête intitulée "Crise du Covid-19 : pas de retour à la "normale" !"
Si la crise sanitaire, autant inédite qu'aiguë connue au printemps dernier est terminée, les blessures et autres stigmates qui en résultent chez le corps soignant sont, elles, encore bien présentes comme un rappel de ce qui a été et qui ne devrait plus l'être. Les étudiants en soins infirmiers l'ont eux aussi vécu dans leur chair et nous en avons largement témoigné tout au long de ces mois de peine. La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) apporte aujourd'hui une large contribution à l'analyse de la crise du Covid-19 en publiant les résultats d'une enquête minutieuse menée en ligne au sein de la communauté étudiante (ESI et étudiants infirmiers en pratique avancée EIPA)*.
La Fnesi rappelle en préambule son engagement de longue date à défendre les intérêts matériels et moraux des ESI. Elle souligne aussi comment, dans un esprit de solidarité nationale, elle a appelé, dès le 15 mars 2020, l'ensemble des ESI et des EIPA à soutenir, en toute sécurité, les professionnels de santé en mettant leurs compétences et leurs savoirs au profit de la population et des patients. Pour la Fnesi, si de nombreuses adaptations à cette situation inédite ont vu le jour, certaines avec succès, le constat reste irrévocable : la crise de la COVID19 a fortement impacté les étudiants en formation et leur mobilisation n’a pas été sans sacrifices : discontinuité pédagogique, insécurité au travail et durant les stages, sentiment d’abandon, manque de considération et de reconnaissance. Un panel de dérives et de facteurs qui illustrent, une fois encore, le manque de considération des étudiants en sciences infirmières par les ministères de tutelles.
Tantôt ESI, tantôt IDE, tantôt AS : une pression psychologique énorme, une fatigue mentale et physique jamais ressentie en stage avant le COVID19. Il faut que je tienne, un stress permanent, de l'adrénaline à en perdre le sommeil. Je n'arrive plus à manger, je suis dans l'incertitude constante et pour couronner le tout, je n'ai pas de tuteur. Mathilde ESI L2


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