mardi 7 juillet 2020

Un plan de crise conjoint pour les patient·e·s

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21.11.2018

SUISSE

Les situations temporaires d’incapacité de discernement en psychiatrie posent la question des directives anticipées. Devant leur faible prévalence, une forme innovante de déclaration anticipée a vu le jour : le « Plan de crise conjoint ».

Par Pascale Ferrari, infirmière spécialiste clinique[1] et maître d’enseignement[2] ; Caroline Suter, paire praticienne en santé mentale[2] ; Mathilde Chinet, sociologue, responsable de projets[3] ; Laura Elena Raileanu, professeure et responsable du Groupe HE&E[4]
Les directives anticipées concernent majoritairement les situations de fin de vie mais elles peuvent s’avérer d’une grande utilité pour pallier aux situations temporaires d’incapacité de discernement en psychiatrie. Elles contribuent à maintenir une certaine forme de contrôle par l’usager sur son traitement en cas d’incapacité, de même qu’à soutenir son processus d’empowerment. Malgré les avantages de ces dispositions, la prévalence de leur élaboration reste faible en raison de la complexité de la démarche [5].

Déclarations anticipées nouvelle formule

La dénomination plan de crise conjoint (PCC) apparaît dans la littérature au fil des années 90. Plus synthétique et d’un abord plus facile car impliquant nécessairement un partenariat soignant-soigné dans son élaboration, le PCC est issu du mouvement de self-help et d’advocacy des usagers des services de santé mentale au Royaume-Uni dans les années 80. Les usagers avaient en effet expressément exprimé le besoin d’être aidés dans le processus de rédaction de ce qui s’appelait jusque-là une carte de crise, d’où l’ajout de l’adjectif conjoint. Ce plan indique de façon anticipée et individualisée les contacts à mobiliser, les mesures pratiques à prendre pour préserver l’environnement de la personne, ainsi que les soins et traitements à préférer ou à éviter en cas de crise. Le rôle de chacun des partenaires, proches et/ou professionnels, doit être négocié entre les parties au préalable. Le PCC peut dès lors être considéré comme une forme récente et innovante de processus de décision partagée entre patients et professionnels.

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