vendredi 10 juillet 2020

Désirs et inquiétudes de la jeunesse

L'INVITÉ DES MATINS D'ÉTÉ
par Chloë Cambreling

LE 10/07/2020

Selon l'OCDE, le chômage des actifs de moins de 25 ans pourrait dépasser 30% d'ici à fin 2020. Entre colère et résignation, angoisse et manque de perspectives, quelles politiques mener pour les jeunes ? Éducation, emploi, construction de soi : analyse d'une génération traversée par les inégalités.
Demain, quelles perspectives pour les jeunes ?
Demain, quelles perspectives pour les jeunes ? Crédits : Klaus Vedfelt - Getty
Les épreuves de rattrapage du baccalauréat s’achèvent et déjà le taux de réussite est supérieur à celui de l’an dernier. Un record même : 91,5 % des candidats sont reçus au premier tour.   
Un bac évidemment particulier et des vacances d’été qui le seront sans doute aussi pour des jeunes qui ont été privés -pour certains- d’enseignement, car ils n’avaient pas la possibilité d’être connectés, et pour tous de ce que l’école ou l’université apportent en plus de lien social, de vie en collectivité, de rapport à l’altérité, de joie, de chagrin … Bref de vie, quelque part.  
Les lieux festifs comme les discothèques restent fermées jusqu’en septembre. D’autres lieux, comme la vie sur les réseaux n’ont jamais cessé d’exister et l’on aurait peut-être tort de les placer hors de la réalité.  
Des mesures devraient être annoncées pour la jeunesse. D’ailleurs, qui est cette jeunesse que l’on écrit si facilement au singulier, et qui pourrait, craint-on jusqu’à l’Élysée, se révolter ?
Les jeunes vont être les premières victimes de la crise économique et du chômage parce qu'on va légitimement sauver les emplois qui existent déjà. On peut imaginer que ceux qui vont pouvoir faire des études et rester à l'université le plus longtemps possible en attendant que le ciel s'éclaire, vont le faire. Si vous n'avez pas d'emploi, si les formations courtes ne débouchent pas sur des emplois, si vous ne voyez pas trop dans quels domaines il y aura de l'emploi, la seule chose raisonnable qui vous reste à faire, c'est de vous inscrire à l'université pour acquérir un niveau et des compétences générales et attendre que la conjoncture change.François Dubet

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