mardi 23 juin 2020

Traiter une dépression chez des patients en surpoids, c’est plus compliqué…

Publié le 15/06/2020

Alors que la dépression et l’obésité représentent séparément des « affections péjoratives » pour la santé, leur association est fréquente, et représente donc « un énorme fardeau sanitaire et économique dans le monde. » Comme on constate de surcroît que les sujets obèses risquent de répondre plus mal aux traitements antidépresseurs, la prise en charge d’une dépression est donc plus compliquée chez un patient souffrant aussi d’une obésité associée.

Pour approfondir ce sujet, les auteurs ont analysé dans les bases de données Medline et PsycINFO douze études relatives à la différence de réponse aux antidépresseurs chez les patients en surpoids, comparativement aux patients de poids normal. 

Une moins bonne réponse au traitement semble-t-il

Neuf études (soit 75 %) suggèrent une association négative cliniquement pertinente entre un indice de masse corporelle (IMC) élevé ou une obésité et la réponse au traitement à certains antidépresseurs (comme la nortriptyline ou la fluoxétine). Sur les douze études, « une seule (soit 8,3 %) ne révèle aucune différence dans la réponse à divers antidépresseurs », relativement aux valeurs de l’IMC. Et une étude a montré les bénéfices de l’association bupropion et escitalopram (par rapport à la monothérapie à l’escitalopram), chez les patients souffrant d’une « obésité morbide (IMC > 35 kg/m2). »

Les auteurs reconnaissent également « le rôle prédictif possible du sexe et de facteurs génétiques » dans la réponse au traitement antidépresseur. Ils conviennent toutefois que leur étude présente au moins ces deux limitations : elle ne concerne que des patients adultes et reste cantonnée à un faible nombre de publications, dans seulement quatre langues différentes et deux bases de données (considérées par eux comme « les plus pertinentes »). Dans l’attente de précisions pouvant être apportées par les chercheurs sur les causes de cette association entre l’obésité et la réponse aux traitements antidépresseurs, les auteurs considèrent que leurs résultats peuvent être utiles aux médecins pour proposer une stratégie thérapeutique concernant le choix d’un antidépresseur chez des patients en surpoids ou obèses.  

Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE
Puzhko S et coll.: Excess body weight as a predictor of response to treatment with antidepressants in patients with depressive disorder. Journal of Affective Disorders 2020; 267: 153–170.
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