LA CONVERSATION SCIENTIFIQUE
par Etienne Klein
LE 13/06/2020
Avec autodérision, Ruwen Ogien réfléchit à son statut de "patient à perpétuité" et fustige le dolorisme, cette passion de notre société pour la souffrance.
![La visite au malade (Visiting the Sick) - Peinture de Mikhail Petrovich, Baron Klodt (1835-1914), huile sur cuivre, 1885 - State Art Museum, Odessa (Ukraine)](https://cdn.radiofrance.fr/s280/cruiser-production/2017/03/955b3731-7ad2-44bc-991b-169adb2b3e86/838_peinture_malade.jpg)
« C’est dans la maladie que nous nous rendons compte que nous ne vivons pas seuls, mais enchaînés à un être différent, dont des abîmes nous séparent, qui ne nous connaît pas et duquel il est impossible de nous faire comprendre : notre corps. Quelque brigand que nous rencontrions sur la route, peut-être pourrions-nous arriver à le rendre sensible à son intérêt personnel sinon à notre malheur. Mais demander pitié à notre corps, c’est discourir devant une pieuvre, pour qui nos paroles ne peuvent avoir plus de sens que le bruit de l’eau, et avec laquelle nous serions épouvantés d’être condamnés à vivre. »
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