samedi 13 juin 2020

« Ce que vous faites à l’hôpital, on le fait à la fac ! »

Le récit de la correspondance entre un groupe d’étudiants en psycho et les membres du journal Et Tout et Tout d’un service de psychiatrie doté des outils de la psychothérapie institutionnelle et ses effets pédagogiques dès lors qu’il y a subversion des établissements universitaires et de soins par l’invention d’institutions émancipatrices.
Ce texte, rédigé dans l’entre deux tours de la compagne présidentielle de 2017, a été initialement publié dans le numéro d’avril 2018 la revue Institutions de la Fedération Inter-Association Culturelle. Il est reproduit ici avec l’aimable autorisation du comité de rédaction de la revue. J’en profite pour les remercier et invite le lecteur à s’abonner à cette précieuse revue. 
Freud Et Tout et Tout © Benjamin RoyerFreud Et Tout et Tout © Benjamin Royer

Une offre politique de haine face à un évidemment de la démocratie.
En introduction, quelques propos visant à situer le contexte politique dans lequel il me parait important de situer ces pratiques. Election de D. Trump, Brexit, campagne présidentielle française, entrée de l’extrême droite au Bundestag,… autant de mini-séismes qui s’inscrivent dans le sillage direct d’une série d’évènements à l’échelle de la planète donnant le sentiment d’une accélération des transformations radicales que connait notre monde suite à la crise financière de 2008. Aux mutations économiques et sociales imposées par le mode de gouvernance néo-libéral depuis les années 90, répondent aujourd’hui des mouvements dits populistes qui paraissent pour beaucoup la réactualisation des émergences fascistes de l’entre-deux guerres. Le néo-libéralisme semble à l’origine de la montée des populismes lorsqu’il confisque la possibilité de création d’imaginaires alternatifs[2]. Depuis quelques années, l’expérience que nous faisons quotidiennement de la citoyenneté et du champ politique est en effet une expérience fondamentale d’extériorité, d’impuissance et de dépossession si bien que ce sentiment fonde actuellement notre rapport au politique : lorsque nous traversons un espace, nous ne le changeons pas. La tentation est alors grande d’« accéder à l’histoire, même au prix de l’autodestruction[3] » selon la formule de Hanna Arendt, de jouir d’un libéralisme sans liberté et d’un populisme sans peuple.

Ainsi, le retour de formes de propositions politiques fascistes se fondent sur un pacte narcissique : moi, le peuple, je troque ma puissance d’agir dans et sur le champ politique contre des victoires qui ne sont pas les miennes dans d’autres champs hétérogènes au champ politiqueJe n’écoute pas le programme d’un candidat mais ne me montre réceptif qu’à l’intensité de ses mouvements psychiques de haine auxquels je peux m’identifier. Quand Trump déclare que Obama est né en Afrique et que celui-ci répond en brandissant son certificat de naissance, la réponse ne se situe pas sur le même niveau que l’attaque. Ce que cherche Trump, ce n’est pas le fait (nous avons vu que, selon lui les faits pouvaient être alternatifs) mais un mouvement d’identification des masses à une attaque ouvertement raciste. La frange blanche suprématiste américaine, se sent renforcée et se félicite du fait que Trump puisse faire librement une déclaration aux sous-entendus clairement racistes à la télévision et que soit porté crédit à celle-ci au point que Obama se sente obligée de produire une preuve. La réalité ici n’est pas celle d’un fait, mais celle d’un mouvement psychique de haine. C’est en attestant cette réalité de haine chez l’auditeur que le meneur offre une possibilité d’identification pleine à la toute-puissance, offre d’identification totale qui constitue le moteur de tout mouvement totalitaire. Et ce mouvement va loin.
L’intériorisation de ces discours haineux, sous couvert de « courage politique », d’un « parler vrai décomplexé » fonctionne comme un opérateur psychique qui inscrit la haine de soi comme modalité d’existence au monde et comme projet politique. A travers l’Europe, la demande des peuples à disposer d’eux-mêmes dans le détournement du terme de « souveraineté nationale » comme seul enjeu auquel résumé la démocratie, ne trouve pas d’autre expression politique que celle d‘un nationalisme xénophobe décomplexé qui a pour carburant principal le rejet et une fierté à l’inhospitalité aux réfugiés. Le discours qui en résulte selon lequel le gouvernement de M. Vals (qui ne brillait pourtant pas par son activisme en matière de politique sociale) devait s’occuper d’abord des français au lieu de s’occuper des migrants fait directement écho à la proposition du Front National d’inscrire la préférence nationale dans la constitution française, montrant combien ce discours est déjà intériorisé lorsqu’il transforme pour les masses la honte de notre non-hospitalité en fierté nationale. Aujourd’hui, combien de chômeurs peuvent également dire : « il faut faire disparaitre les assistés, les chômeurs sont des profiteurs ! » Aujourd’hui, combien de malades affirment : « il faut faire disparaitre la sécurité sociale, les gens ne sont pas vraiment malades » ? Cela suffit à rendre sensible le projet politique aujourd’hui dominant, l’offre de vivre ensemble à travers les institutions de la démocratie qui structurent notre champ social et qui peut se résumer de la façon suivante : organiser le chaos et la complexité du monde par la haine. Face au désordre du monde, la haine devient la promesse d’un principe organisateur puissant de notre rapport au monde et à notre semblable avec qui partager ce monde.
Je suis psychologue clinicien, je travaille dans un secteur de psychiatrie adulte. Mon travail repose sur différents outils dont la psychanalyse et le mouvement de psychothérapie institutionnelle. Je m’appuie sur ces deux courants de la culture, non pas par choix doctrinal mais parce qu’à ce jour je n’ai pas trouvé de façon plus humaine et efficace d’accueillir la folie et de produire du sens dans le monde. Par ailleurs j’ai une activité accessoire en tant que chargé d’enseignement en psychologie à l’Université Paris13 et dans quelques écoles de travailleurs sociaux. Dans ces deux champs, mes pratiques reposent sur des courants de pensée et sur des valeurs qui sont nées de l’immédiat après-guerre, dans une période qui, faisant suite aux horreurs de la guerre, des camps de concentration et de la terreur des régimes totalitaires a structuré le champ social autour d’institutions visant à permettre le refoulement de la haine et la perlaboration du trauma sous l’impulsion du programme du Comité National de la Résistance. De ce même mouvement, les courants d’éducation populaire ont développé des pratiques similaires au sein de la cité : prendre soin de celui qui est en difficulté, malade, de travers et déformer, ajuster nos institutions de manière à l’accueillir par une expérience d’émancipation transformatrice. La question, pour moi urgente, est donc de savoir comment travailler en tant que psychologue, comment transmettre des pratiques du travail social et d’une clinique du sujet basée sur un accueil inconditionnel de l’altérité - jusque dans ses formes les plus radicales quand la personne en face de nous traverse par exemple un moment psychotique – alors que le champ social et nos institutions sont elles-mêmes traversées par cette offre de haine qui se substitue à une possibilité du politique ? Comment repenser nos pratiques en appui sur l’analyse de cette haine quand l’offre politique dominante consiste aujourd’hui en l’affirmation d’une volonté de destruction de cet héritage ?
Dans ce contexte, la pensée de l’institution, non pas au sens de la sociologie de Durkheim mais bien au sens du philosophe C. Castoriadis qui faisait de la démocratie l’auto-institution de la société, accompagne ma pratique tant dans l’enseignement que dans la clinique.  Du point de vue de nos institutions de soin, le mouvement de psychothérapie institutionnelle a depuis longtemps fait l’expérience de travailler à modifier nos lieux dans une pratique de co-construction de façon à pouvoir offrir une hospitalité à ceux qui peinent à se faire accueillir dans le champ social : au premier lieu, des patients psychotiques qui, aujourd’hui ne trouvent bien souvent de place que dans la rue ou en prison. Du point de vue de ma pratique clinique, il est certain que la modification d’un sujet par la rencontre avec le monde est ce qui est souvent bloqué dans les processus psychotiques et presque toujours dans le trauma où la personne répète le passé dans le présent. A la suite du psychanalyste hongrois S. Ferenczi, de nombreux cliniciens ont souligné dans certains moments de psychothérapie de la psychose et du trauma l’importance pour le thérapeute d’accepter d’être lui-même altéré[4]. Cela relève d’une éthique de l’accueil que d’accepter de faire l’expérience d’être modifié par les espaces que l’on traverse ensemble, patients et soignants, ainsi qu’une offre politique fondée sur l’hospitalité. De ces expériences cliniques, j’ai tiré un enseignement à partir duquel penser l’organisation de mes classes, concernant et l’importance de la modification d’espaces institutionnels qui, par une co-obligation permettent l’émergence d’imaginaires alternatifs co-construits comme résultats de praxis instituantes[5], et l’importance de la rencontre ainsi que nous le verrons avec la correspondance. Un stage à l’été 2013 à l’école Jean Rostand de Javrezac sur les Techniques Freinet Pédagogie Institutionnelle constitua un apport très précieux dans ma formation[6].

La notation collective[7].
J’ai en charge un TD d’introduction à la psychologie en première année de licence de psychologie. Enseignement qui, selon moi a comme principale visée d’accueillir les étudiants à l’Université et de les aider à aménager un espace dans lequel ils puissent faire l’expérience solitaire et parfois effrayante de construire une pensée. Pendant un cours magistral, la fonction d’enseignement dépend étroitement de la façon dont se structure le champ du transfert de travail depuis l’offre que fait l’enseignant de son propre rapport au savoir. Celui-ci ne transmet pas son savoir mais davantage son rapport à ce savoir dans une position qui a pu parfois être comparée à celle d’un analysant dans la cure analytique. En somme, l’enseignant raconte ce qu’il lui passe par la tête et l’étudiant associe, scande, scrute le rapport que ce sujet qui parle entretient avec la castration. Dans la forme pédagogique du TD, il me semble que ce qui va faire « courroie de transmission » va être au contraire la manière dont l’enseignant se porte garant de la circulation de cette fonction et se garde de ne jamais l’incarner, laissant cette place vacante disponible pour les étudiants. C’est un des effets recherchés de l’institutionnalisation de la classe.
Un point central de l’institutionnalisation de cette classe concerne la notation. L’idée de réguler l’évaluation par une institution dans la classe m’est venue maintenant il y a six ans pour l’émergence qu’elle permet de moments instituants très forts et de responsabilisation des étudiants dans leur processus de formation. L’idée était également de proposer une alternative aux effets délétères de la récente autonomisation financière des Universités. A titre d’exemple, il est parfois demandé aux enseignants d’« harmoniser » les notes de certains cours de sorte qu’un certain pourcentage d’étudiants soient reçus aux examens. Cela revient pour l’Université à se servir de l’évaluation comme modalité de gouvernance de ses inscrits. L’idéologie néo-libérale, qui a fait de l’évaluation un des principaux opérateurs de l’intériorisation de son cadre, a bien comme effet, à l’instar de toute idéologie, de rendre l’humain superflu. Dans ce contexte, la question de l’évaluation me semble avoir un grand intérêt si sa subversion ouvre à la possibilité de moments instituants dans lesquels chacun pourra faire l’expérience de sa propre transformation au sein d’une praxis collective.
J’ai donc partagé mon embarras avec les étudiants : « comment rendre le travail en classe intéressant en s’appuyant sur l’obligation d’évaluer qui structure l’espace que nous partageons ? » La première réponse a été de proposer que l’ensemble de la classe soit responsable de l’évaluation du travail.

La correspondance.
L’idée de départ était de proposer une rencontre avec un groupe de patients dans laquelle les étudiants seraient dans une position d’accueil actif, me rappelant combien dans ma formation, un certain nombre de rencontres transférentielles avec des patients avaient profondément transformé ma relation à la théorie et à moi-même. Il est en effet de ses patients dont la rencontre nous poursuit tout au long de notre vie de par la qualité de l'accueil qu'ils ont pu nous offrir, nous permettant par la suite d’accueillir de la manière dont nous avons-nous même été accueillis. Ce type de rencontre est bien souvent rendue possible par l’existence dans les établissements d’espaces partagés type Clubs thérapeutiques ou d’institutions permettant l’émergence d’une fonction club (pour plus de renseignements sur les clubs thérapeutiques, vous pouvez consulter la page du Terrain de Rassemblement pour l’Utilité des Clubs, le TRUC).  
Je me rappelle encore avec émotions de ce grand type avec une immense barbe, de longs cheveux et un ample pull en laine que je rencontrai dans mon premier jour de stage dans un hôpital de jour. Lourds de mes fantasmes livresques, je me figurai que ce type était un vieil infirmier de secteur psychiatrique qui devait venir directement de sa Bretagne natale comme Etienne Lantier monte à Paris à la fin de Germinal (oui, pour moi, il n’y avait qu’un Breton pour avoir un tel pull en laine !). Avançant fièrement vers celui que j’imaginais être un vieux briscard, dépositaire de pans entiers de l’histoire de l’humanisation de la psychiatrie, je tendais une main en me présentant : « Benjamin, stagiaire psycho ». Et lui de me répondre : « Gérard, stagiaire psycho…tique ! » Et il éclata de rire et moi avec. Et une partie de mon surmoi universitaire qui m’inhibait grandement dans mes liens avec les patients me laissa simplement tranquille à compter de ce jour-là. Dans certaines conditions, le transfert est un puissant remède au discours universitaire.
De là m'est venue l'idée de reprendre cette pratique mainte fois éprouvée, instaurée par Célestin Freinet de la correspondance. « Nous ne sommes plus seul au monde », aurait-il dit. J'y voyais pour notre classe principalement deux intérêts :
1) Le premier est que la correspondance telle qu’il la pratiquait, puis telle que bien d’autres l’ont pratiqué depuis, est, selon moi une forme de reprise du geste inaugural de la psychanalyse : aller trouver quelqu'un qui témoigne de ce que cela lui fait de nous entendre faire le récit de notre usage du monde et de notre existence. Cela permettrait sans doute de développer plus avant une instance d’analyse institutionnelle du groupe-classe dans la mise en récit. Cette dimension narrative est au cœur d’une pratique que nous avons développés au sein du groupe journal et qu’un collègue a qualifié d’« agencement collectif d’énonciation » en référence à Félix Guattari. Cette pratique consiste à ce qu’un membre du groupe soit secrétaire, assure une fonction scribe au sens donné par M. Balat[8] qui consiste à introduire de la discontinuité dans le déroulé (le musement) de la parole du groupe, produisant un texte qui pourra être lu par un interprétant.
2) Le second intérêt tient à une autre pratique que nous avons développé dans plusieurs groupes thérapeutiques au Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel du secteur de psychiatrie adulte d'Asnières qui consiste à prendre appui sur les mouvements des patients pour accueillir le champ social. Nous utilisons cette méthode notamment dans un dispositif radiophonique groupal, Radio sans noms (vous pouvez écouter le streaming ici et réécouter certaines émissions en podcast ). Nous  en avons également fait une méthode d’intervention au sein du un journal Et Tout et Tout dont le blog est accessible ici et rassemble de nombreux articlesDans ces deux espaces qui, au sein de l’ensemble du CATTP ont pour vocation de proposer un certain lien avec la ville et l’extérieur, nous provoquons régulièrement un jeu d’inversion des places entre les patients et le reste du champ social. Par exemple, lorsqu’une journaliste de France Inter est venue nous rencontrer car elle voulait « voir comment cela se passe en psychiatrie », nous l’avons bien-sûr accueillie au groupe journal mais, puisque nous sommes nous-même journalistes, lui avons préparé tout une série de questions. « Que pense-t-elle de la psychiatrie ? pourquoi ça l’intéresse ? veut elle tester nos médicaments ? souhaite-t-elle tester les poèmes de Alain ? » Ce fut une bien belle rencontre car elle joua le jeu avec une simplicité et une sincérité qui nous toucha, produisant pour nous de puissants effets d’altérité.
A l’inverse des discours actuels qui veulent à tout prix la réinsertion, la réhabilitation, sinon le reconditionnement des patients dans un champs social qui ne veut souvent pas d’eux et de leur singularité, nous préférons faire une offre de contre-culture, proposant de nous appuyer sur le potentiel subversif de l’accueil de la parole - même (surtout !) la plus décalée et la plus folle - pour structurer nos institutions. Notre travail entre nos espaces soignants et l’extérieur, la cité ne consiste ainsi en rien de moins que de tenter de soigner le monde en le modifiant de sorte qu’il puisse accueillir ceux qui en ont le plus besoin. Oui, nous sommes mégalos ! Ici, il s’agissait d’interroger une partie du champ social, représenté par les étudiants, en s’appuyant sur le cadre d’un cours universitaire dans lequel une place à leur parole était offerte.
Par ailleurs, à l’heure où se développe dans les formations de différentes professions de santé une mode du recours au « savoirs expérientiels » d’ « usagers du système de santé » souvent mis en position de « patients experts », il semble intéressant de se souvenir encore une fois de l’insistance que mettait Jean Oury à rappeler combien une rencontre, une vraie rencontre peut être fondatrice d’un rapport à l’existence nouveau et renfermer un potentiel subversif qui va bien au-delà d’un simple conditionnement opératoire et normatif de la gestion de la maladie. On peut se féliciter que dans certaines études de médecine, des enseignants trouvent pertinent de faire témoigner des patients. C’est très bien d’apprendre aux futurs médecins qu’ils peuvent aussi écouter les patients ! Mais nous pouvons nous étonner que cela fasse l’objet d’un cours en particulier face à des « patients experts » et ne soit pas applicable à l’ensemble de l’enseignement de la pratique médicale face à l’humain en général.
Le départ de la correspondance a donc été de demander aux patients du groupe journal ce qu’il leur semblerait utile d’enseigner aux futurs psychologues. Remarquant que dans le groupe il y avait sans doute plus d’expérience de ce qu’est la psychiatrie que dans le cours magistral de n’importe quel grand enseignant d’Université, comment pouvaient-ils m’aider à former les psychologues de demain ? La correspondance prit alors la forme d’un jeu de questions-réponses bimensuel. Je prenais en note les questions d’un groupe puis les lisais à l’autre groupe la semaine suivante puis refaisait la même chose mais dans le sens inverse. Tant dans le groupe-classe que dans le groupe journal, ce temps institué de la correspondance était très attendu. « Alors, ont-ils répondu ? » me demandaient les étudiants au début de presque chaque cours. Je reproduis ci-dessous de longs extraits du dialogue qui en a résulté. Vous verrez que l’humour, la déconniatrie au sens de Tosquelles a très vite permis de poser une ambiance particulière. Cette ambiance modifiera ensuite la manière dont les étudiants vont se parler dans les temps institués du TD comme les exposés ou les débats. L’ensemble de la correspondance peut être consultée sur le blog du journal.



Questions de Et Tout et Tout (ETeT) aux étudiants du mercredi 21 septembre 2016 :
Et Tout et Tout : Qu’est-ce que l’épistémologie (moi j’ai pas aimé ça) ? A quoi ça vous sert d’apprendre les origines de la psychologie ?
Etudiants : L’épistémologie c’est l’histoire et l’évolution d’une discipline. C’est important de connaître l’origine d’une science. Pour la psycho, cela permet de voir comment elle a été envisagée avant et de comparer à comment elle l’est aujourd’hui pour comprendre l’évolution des pratiques. Il faut s’appuyer sur l’histoire pour avancer et éviter de reproduire certaines erreurs comme les guerres, ou la manière inhumaine dont on a pu traiter des patients et faire des expériences sur eux au lieu de les soigner.

ETeT : Est-ce que Freud avait un chien ? S’il avait un chien, à sa place, est-ce que vous l'auriez dressé pour qu’il soit poli et pas trop méchant ?
Etudiants : Euh… On a le droit d’utiliser Google pour répondre à cette question ?  Oui… Non ! Il faut que le chien soit libre. Mais on ne sait pas ce que l’on aurait fait à l’époque de Freud, dans le contexte socio-culturel de ce temps. C’est sûr que le chien ne doit pas mordre… après, être poli ? C’est peut-être un peu trop. Il a besoin de s’amuser.

ETeT : D’ailleurs, c’était quoi comme chien selon vous ? Si vous étiez Freud, vous auriez préféré avoir un berger allemand ou un doberman ?
Etudiants : Doberman : 8 votes. Berger Allemand : 14 votes. Donc, la majorité a décidé que Freud avait un Berger Allemand. Au fait, sur Google, j’ai trouvé : la fille de Freud avait un chien et c’était un Berger Allemand. Incroyable ! On est forts quand même !

ETeT : Il avait peut-être plusieurs chiens et un chat ? Freud aimait plus les chiens ou les chats ? Et pour devenir un bon psychologue, quel est le mieux selon vous?
Etudiants : 11 votes pour le chat. 9 votes pour le chien._ Selon moi le chien a un comportement plus proche de l’enfant. Donc si on a un chien, on peut étudier les enfants plus facilement.  Pour moi, le chat c’est mieux : c’est plus difficile à conditionner, quand il a pas envie, il a pas envie ! Pour moi le chien est un bonus pour soigner les enfants, pour avoir leur confiance. J’ai vu un film avec un gamin autiste pour qui le contact avec le chien ça a beaucoup aidé à s’ouvrir au monde et aux autres. Au niveau thérapeutique, le chien est plus proche de l’homme et il pense plus à nous. Oui, mais le chat ça détend, ça calme alors que le chien ça excite, c’est imposant, ça peut faire peur et ça peut même tuer ! […]

ETeT : J’ai lu aussi qu’il avait rendu sa femme folle et qu’il couchait avec sa belle-sœur ? Comment vous auriez fait si vous aviez été la femme de Freud ?
Etudiants : Oh ! bah tant que c’est pas sa propre sœur, ça va encore !  Moi, à la place de sa femme, je lui aurai coupé les… euh je lui aurais fait connaitre la castration comme il disait ! Moi, j’aurai fait la même chose que lui, je me serai tapé son frère. Elle aurait dû le quitter tout simplement... ...Ou le dénoncer aux nazis avec son chien !

Question des étudiants à Et Tout et Tout du 30 septembre 2016 :
Etudiants : Dans quel état d’esprit seriez-vous si on vous avait posé les mêmes questions ?
ETeT : Euphoriques, radieux, mélancoliques, déprimés, voire désabusés, désenchantés, comme Mylène Farmer, et voulant changer d’orientation… sexuelle !
Etudiants : Qui de la poule ou de l’œuf est arrivé en premier et pourquoi ?
ETeT : C’est l’œuf ! …ah non c’est la poule ! Bah non, parce que sans œuf, y a pas de poule ! Oui mais sans poule, y a pas d’œuf ! Vous savez faire un huit avec votre bouche ? Non ? Au moins la poule sait faire un œuf avec son cul. C’est ça que vous apprenez en psychologie ? C’est s’occuper de l’œuf ou de la poule. Vous allez devenir des psy-coq-logues ! Si Christophe Colomb avait eu une poule, il serait resté avec elle et il n’aurait pas découvert l’Amérique.

Etudiants : Auriez-vous aimé faire de la psycho ?
ETeT : Franchement, NON ! […]




Rapidement, les patients vont également questionner les étudiants sur leur désir d’être là. Et, de séance en séance, les étudiants se confrontèrent à cette question en faisant tomber quelques défenses et en abandonnant quelques représentations très normatives de leur futur métier et des patients qu’ils rencontreront, pour en arriver à ne plus savoir très bien si « cela se soigne d’être psychologue ».



Questions de Et Tout et Tout aux étudiants du 12 Octobre :
[…] ETeT :  Quelles sont les motivations pour être étudiant en psycho ?
Etudiants : La drogue. Mieux comprendre les autres pour les manipuler. Les gens que l’on dit « normaux » ne sont pas intéressants, alors on va voir ailleurs. C’est qui alors les gens intéressants ? C’est selon chacun. On devient étudiant en psycho pour entendre des histoires croustillantes ! Si on écoute des gens qui ont des histoires pas croyables toute la journée, on fini par se sentir normal et ça rassure sur soi. C’est donc pour se soigner ? On soigne les autres avant de se soigner soi-même. Ou, parfois, on soigne les autres pour ne pas se soigner soi-même !
ETeT : Est-ce que ça se soigne d’être étudiant en psycho ?
Etudiants : Oui, ça se soigne quand on a fini ses études. Quand on a son diplôme, c’est qu’on est guéri. Depuis qu’on a commencé nos études, on commence à analyse son entourage et c’est pas forcément bon. Moi, ça m’aide à comprendre mon entourage et, comme ça, je les aime plus.
[…]
Commentaire de ETeT : Ils sont pas toujours très drôles…en même temps on est trop sérieux quand on a 17 ans. Va falloir les détendre en mettant un entonnoir sur la tête…à l’envers. Leur permettre de grandir. On a l’impression que c’est par défaut qu’ils sont inscrits en psychologie ? ou alors c’est uniquement de l’humour. Moi je trouve ça très sain d’arriver à déconner. Une Université de la déconnade !

Question des étudiants à Et Tout et Tout du 22 Octobre 2016 :
Etudiants :   Quel est votre film Disney préféré ?
ETeT : Fantasia, Tom et Jerry, Les 101 dalmatiens, Les Aristochats, Mickey Mouse, Mickey va à la poste, Mickey en bateau, Donald en Tunisie…Massacre à la tronçonneuse…comme si on avait tous le même film préféré !!!
Etudiants :   Qu’est-ce que vous répondriez à vos propres questions ? Car je suis curieux
ETeT : On n’y aurait pas répondu
Etudiants : Qu’est-ce que ça va vous apporter de nous rencontrer ?
ETeT : Non mais c’est à vous que ça va apporter quelque chose ! Ou, à la limite, du café. Mais du Carte Noire.

Etudiants : Quel genre de groupe vous imaginez que l’on est ?
ETeT : Comme nous. Des glandeurs. Sauf que vous vous êtes apprentis.
Etudiants : Est-ce que vous m’aimez bien ?
ETeT : Pas avant de vous connaitre. Si au 2è semestre vous n’etes plus là, on travaillera sur notre culpabilité.
Etudiants : Est-ce qu’on s’entend tous bien ?
ETeT : Sûrement pas. Ça doit être gremlins dans votre groupe !
Etudiants : Vous avez quel âge ?
ETeT : Le même âge que Rimbaud.




A la première séance de l’année, alors que je présentai le programme général du semestre ainsi que les institutions que nous aurons à faire vivre ensemble pour structurer notre travail, une étudiante fit part de son inquiétude à l’idée que la classe se prenne en charge elle-même dans des débats. Une autre étudiante expliqua que cela l’angoissait tout autant, car elle se savait justement capable de propos virulents dans les débats. Face à ces remarques, la lecture à chaque séance du texte de questions-réponses de la correspondance produit dans la rencontre entre les deux groupes permet aux étudiants de s’entendre débattre. Les réponses du groupe de patients dans l’extrait ci-dessus montre comment cette rencontre contient une proposition d’identification multiple dans le débat face à la tentative d’homogénéiser le groupe, d’en effacer les lignes de contradiction. Dans ces conditions, s’entendre parler à la lecture des réponses, se constituant en adresse de leur parole, permet une fonction d’interprétant.



Questions de ETeT aux étudiants du 16 novembre :
ETeT : Que pensez-vous de la psychiatrie ?
Etudiants : C’est nul ! C’est super ! Ça me plaît Ça peut beaucoup aider, trouver un lieu pour s’abriter. Pour moi c’est nouveau, je pensais pas qu’on en parlerai en fac de psycho. Pour moi, ils n’aident pas les patients quand ils les droguent avec des médicaments. Les psychiatres donnent des médicaments trop facilement et il y en a qui sont méprisants avec les psychologues. On devrait tous être en psychiatrie, parce qu’on est tous un peu fous. Donc en fait il ne devrait pas y avoir de psychiatrie. La planète, ce grand hôpital psychiatrique !

ETeT : Dans le groupe, saurez-vous reconnaitre les patients et les soignants ?
Etudiants : Non. Si, les soignants portent des blouses… Non ?

ETeT : Pensez-vous que nous sommes seuls dans l’univers ?
Etudiants : Non, il y a Dieu. Ce serait prétentieux de penser qu’on est seuls, l’univers est tellement grand !
               
ETeT : Faut-il avoir des problèmes psychologiques pour être psychologues ?
Etudiants : Oui, c’est certain ! Non, surtout pas !_ Pas forcément Non ! Mais on en a tous.

ETeT : Pensez-vous qu’il existe des personnes sans aucun problème psychologique ? A part Dieu ? Ah non ! C’est ma question et je ne veux pas qu’on parle de Dieu, car je ne sais pas si Dieu existe ! Il est sûrement fou d’avoir créé l’homme ! Mais non, ce sont les singes qui ont crée l’homme ! Bref, existe-t-il des personnes sans aucun problème psychologique ?
Etudiants : Non. Mais ce ne sont pas les singes qui ont créés l’homme ?! Des gens sans problèmes psychologiques ? Oui, ma mère !



Cette correspondance avait pour visée de préparer à une rencontre à l’Université à la fin du semestre (le compte-rendu de cette rencontre est disponible aussi sur le blog de Et Tout et Tout). La rencontre eut lieu le 2 décembre avec un autre TD et le GEM de Saint-Denis, venu présenter l’expérience radiophonique qu’ils développent, Radio Bruit de couloirs. Une étudiante avait été désignée par la classe pour présenter le TD. Cette idée venait de la constations que les étudiants avaient eux aussi des choses à raconter concernant l’organisation de leur travail. Cela permettait également de donner un objet à cette rencontre en partant des différentes pratiques. Les étudiants avaient réservé un accueil particulièrement chaleureux et bienveillant au groupe journal. Celui-ci, composé de soignants et de patients livra un récit polyphonique racontant en quoi consiste le journal, expliquant que l’activité en elle-même n’était qu’un prétexte à traiter l’ambiance du lieu et à modifier l’institution de l’hôpital. Par exemple, face à la pénurie de gobelets dans l’unité d’hospitalisation pour cause d’économie budgétaire, l’argent récolté par la vente du journal permit l’achat de gobelets promotionnels réutilisables aux couleurs du journal. Un étudiant fit alors le parallèle entre ce que l’institution journal produisait à l’hôpital et ce que l’institution de notation permettait à l’Université : « Nous aussi on a créé un peu un truc du genre : on a créé une institution dans l’institution de la fac. On a établi nous-mêmes les critères d’évaluation pour les notes des exposés. On a voté. C’était beaucoup plus intéressant que de faire juste un exposé. Ce que vous faites à l’hôpital, on le fait à la fac. » Une étudiante ajouta à cela que cette expérience instituante avait également des effets sur les autres cours : « Oui et on a remarqué que ce qu’on faisait dans cette classe, on le refaisait dans les autres classes avec d’autres profs, notre manière de faire des débats, de discuter… » […] « L’ambiance dans notre TD est différente du reste de la promo : on se connait, on se parle mais les autres groupes de TD, ils ne se parlent pas, les étudiants semblent en concurrence les uns avec les autres… »
 La semaine suivante, une étudiante proposa spontanément d’écrire un texte au nom du groupe-classe pour raconter cette rencontre et de le proposer au journal pour une éventuelle publication. En voici quelques extraits :
" […] Pris tout d’abord avec appréhension lors du premier échange par mes camarades et moi-même, il s’est avéré qu’au fil de ces échanges, faits sous forme de questions-réponses, qu’un réel lien s’est créé. Ce qui a semblé commencer par un aspect formel s’est finalement transformé en un temps de plaisir. En effet, à la fin de chaque cours nous attendions avec excitation et joie de pouvoir connaître les réponses et questions de la semaine.
Mais même si nous l’avions pris comme un divertissement, nous avons au final pu en apprendre plus sur ces grands journalistes mais également sur nous-même. Cela nous a permis d’effectuer un travail sur nous-même, de découvrir des aspects de notre filière et peut-être même pour certains de les rassurer dans leur choix pour leur avenir. En effet, si certaines questions très sérieuses pouvaient mener à des plaisanteries, d’autres qui l’étaient beaucoup moins nous ont fait débattre et confronter nos points de vue. […]
Ainsi, de grands et sincères remerciements sont exprimés par les jeunes étudiants que nous sommes pour les fous rires et autres moments agréables que ces honnêtes personnes nous ont apportés en ce vendredi après-midi, et nous espérons, une fois dans le milieu du travail, pouvoir interagir de manière aussi aisée avec nos propres patients. Commencer avec une aussi bonne image du lien entre patient et thérapeute nous encourage fortement dans la poursuite de nos études.
Sachez que le TD6 n’oubliera pas aussi facilement le vendredi 02 décembre de l’année 2016 !" 

Une offre politique d’imaginaire
En conclusion, j’aimerai tirer de cette expérience quelques pistes de réflexion dans l’urgence des temps politiques que nous rencontrons. La haine des processus inconscients, qui ces dernières années a fait du champ du soin de l’autisme son terrain d’expression privilégié[9], la haine de l’histoire qui se traduit dans la construction de mythes nationaux frauduleux à la suite du concept d’identité nationale offert par Nicolas Sarkozy au Front National me semblent autant de déplacement dans le champ social des effets d’une soustraction de l’horizon politique à nos existences. L’idéologie néo-libérale, comme toute idéologie, se présente comme naturelle et présente l’être humain comme sans historicité, sans intériorité, simple effet d’un cumul d’opérations. Face à un mouvement dont il est difficile de penser ne serait-ce que la non-naturalité, quelle alternative offrir en don à nos rêveries ?
L’historienne Laure Murat comparait l’invention de la psychothérapie institutionnelle à une révolution symbolique (au sens de Bourdieu) qui n’aurait pas réussi à s’écrire car elle a pour moteur de sans cesse refonder le support même de son écriture[10]. Son objet lui-même, la psychothérapie des psychoses, l’y oblige probablement. De nombreux analystes qui ont soignés la psychose en ont fait l’expérience dans leurs pratiques. Il en ressort qu’une expérience de folie est un imaginaire radical qui demande à son corps défendant un espace pour être accueilli. Cet espace dont les conditions de possibilités ont été pensées par la psychanalyse en termes de transfert, la psychothérapie institutionnelle s’est proposée d’en déplier les coordonnées dans le champ social à partir de la distinction entre aliénation psychopathologique et aliénation sociale. L’institutionnalisation de l’accueil de la parole folle, délirante et sa métaphorisation dans l’émergence de praxis instituantes fondent à ce titre une offre politique à ce jour inédite en même temps qu’un saut conceptuel nécessaire à penser une psychothérapie des psychoses dont la portée émancipatrice dépasse de loin le geste inaugural pinélien aux fondements de l’aliénisme. 
A la recherche d’un imaginaire alternatif puissant, la démarche initiée ici est une tentative de construire des lieux pour abriter les liens féconds qui font se rencontrer des pratiques issues de mouvements de pédagogies alternatives et collaboratives type Pédagogie Institutionnelle ou Freinet avec des pratiques soignantes dans le champs psychiatrique ou médico-social quand les unes et les autres promeuvent l’invention d’espaces citoyens partagés et/ou associatifs et ne reculent pas devant une nécessité d’analyse du politique et de ses effets. Les unes et les autres offrent individuellement et collectivement des possibilités émancipatrices de réappropriation d’une expérience politique et citoyenne qui échappe quotidiennement à nos existences du fait du cadre néo-libéral. Historiquement, elles inscrivent la trace dans l’espace public d’inventions qui en appellent à leur propre renouvellement à travers l’institution de nouveaux rapports sociaux, culturels et politiques dans le champ social, nouveaux rapports institués qu’il sera ensuite possible d’emmener avec soi dans une traversée d’autres espaces de par le monde. Ces mouvements n’ont rien de méthodes qui s’appliquent, mais nous racontent l’histoire d’hommes et de femmes, d’adultes et d’enfants, qui ont construit ensemble la scène sur laquelle se joue et se raconte une expérience d’émancipation quand il devient possible d’élaborer subjectivement le lien objectif qui engendre les rapports d’aliénation.




Ajout du 12 juin 2020 : Depuis cette première intervention à l’université, nous avons imaginé d’autre formes de rencontre et de participation à la formation des étudiants en psychologie, en travail social ou autre.
_ En 2017, avec la Radio Sans Nom, Alfredo Olivera et moi-même avons participé à organiser une émission de radio en direct d’un amphithéâtre avec les patients. Cette expérience a été l’occasion d’une mise en récit dans la classe qui a été présenté à un colloque de pédagogie institutionnelle. Le texte est disponible ici. La vidéo de la table ronde au cours de laquelle ce travail a été présenté est consultable ici. Cette expérience a également été présentée avec Alfredo Olivera, psychologue clinicien, fondateur de la Radio Colifata en Argentine et président de La Colifata France, aux XVIèmes rencontres de la CRIEE et aux XXXIIèmes journées de l’AMPI.
_ En 2018, les participants du journal Et Tout et Tout avec plusieurs collectifs de journaux issus de la psychiatrie ont proposé à l’ensemble d’une promotion d’étudiants de première année de psychologie de fabriquer un journal à partir du savoir-faire des patients en la matière. Cette expérience qui rassemble toute une circulation de collectifs aux pratiques hétérogènes a donné lieu à un récit à plusieurs voix publié dans la revue ChimèresIl est consultable ici.
_ En 2019 Et tout et Tout est également intervenu en étant embauché par un institut régional du travail social au titre d’une association pour donner un enseignement dans un cours sur la pathologie et le handicap à l’attention de travailleurs sociaux.


[1] Pour une présentation plus détaillée du Journal Et Tout et Tout, le lecteur pourra écouter l’émission de radio suivante enregistrée à l’occasion des journées de Saint-Alban de 2017 : https://soundcloud.com/colifatafrance/et-tot-et-tout-saint-alban-pre-edicion
[2] M. J. Mondzain, Confiscation,
[3] H. Arendt, Le système totalitaire, Les origines du totalitarisme Nouvelle édition (1958), trad. J-L. Bourget, R. Davreu et P. Lévy, Paris, Editions du Seuil, 2002, p.78.
[4] Par exemple : H. S. Sullivan, H. Searles, F. Davoie et J.M. Gaudillère, P.Kammerer ou H. O’Dwyer de Macédo.
[5] P. Dardot et C. Laval, Commun, essai sur la révolution au XXIème siècle, Paris, La découverte, 2014. B. Royer, Des praxis instituantes comme enjeu d’une réinvention démocratique, in Connexions, vol. 111, no. 1, Eres, Toulouse, 2019, pp. 37-48.
[6] Stage organisé par C. Bordas, M. Marteau, A. Marteau et M. Plainfossé.
[7] Cette question de la notation collective sera davantage détaillée dans un texte à paraitre dans un ouvrage collectif portant sur la pratique de la pédagogie institutionnelle dans le supérieur et en formation d’adultes, sous la direction de A. Dubois, P. Geffard et G. Schlemminger.
[8] M. Balat, Psychanalyse, logique, éveil de coma. Le musement du scribe, Paris, l’Harmattan, 2000.
[9] En octobre dernier, la proposition du député Daniel Fasquelles visait à interdire l’enseignement de la psychanalyse en lien avec l’autisme et au non financement des lieux de soins s’y référent. Il ne s’agissait pas d’un simple travail de lobbying qui instrumentalise la haine née du désespoir de parents face à une obsolescence programmée du service publique dont un député devrait logiquement se sentir responsable.
[10] L. Murat, Le temps de la transmission, in Avec Jean Oury, Revue Chimères, 84, Toulouse, Eres, 2014.

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