mardi 12 mai 2020

Sois mon corps, mon objet chéri

Le corps psychiatrisé écrit. Un corps parmi d’autres, cibles fétichisées des discours majoritairement produits dans le but de faire entendre les meilleures causes supposées, de défendre les moyens d'une vie vivable pour ces corps-là. Ce corps est l'objet de ces discours. C’est ce même objet qui s’autorise à parler, ici ou ailleurs.
https://static.mediapart.fr/etmagine/default/files/2020/05/13/batman-dc-comics-the-joker-masks-artwork-death-of-the-family-1280x720.jpg
The Joker / Batman: Death of the Family © Snyder, Capullo, DC Comics
« L’objet qui parle » est la grimace d’un visage qui ne contient aucune sémiotique, un objet hyperbolique, rire de mort. Tout corps psychotique sait que l’« objet » fabriqué par la psychanalyse et la psychiatrie est un clown dont ce même corps performe le grotesque. La doctrine qui impose l’idée qu’il n’y a pas d’objet pour un corps psychotique, comme il n’y a pas de sujet parlant pour celui-ci, est inconsistante pour de tels corps. Truth lies beyond. L’objet, pour le corps psychotique, est comme l’œdipe pour le corps névrosé, une représentation incorporée au forceps. Ce n’est pas qu’il n’y a pas d’objet, c’est que l’idée même de cette chose est vide. Le corps psychotique n’a nul besoin d’objet pour se faire valoir en tant que corps, même par un manque dont il serait le sujet négatif. Il est autre, ailleurs. Il est xeno-objectum, comme il est xenomorphe. Le corps psychotique est un seuil de destruction où l’opposition entre extérieur et intérieur n’a aucune prise. Aucun soin préconisé de ce côté, sauf à adopter la correction normative et autoritaire afin d’incorporer cet objet étranger à son biotope. Ce que certain.e.s appellent la « guérison ». L’objet est une ventriloquie désirante du discours de l’autre qui prétend savoir.
https://static.mediapart.fr/etmagine/default/files/2020/05/13/joker-new-52-tony-daniel.jpg?width=197&height=264&width_format=pixel&height_format=pixel
The Joker / Batman: Death of the Family © Snyder, Capullo, DC Comics

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire