vendredi 1 mai 2020

Covid-19 : la plateforme d'aide SPS note une croissance de la souffrance des soignants, « anxieux » et « angoissés»

PAR 
LOAN TRANTHIMY - 
 
PUBLIÉ LE 30/04/2020

Crédit photo : PHANIE
Depuis l’épidémie et le confinement, les soignants sont mis à rude épreuve. Pour les accompagner sur le plan psychologique, l’association SPS (Soins aux professionnels de santé) reconnue d’intérêt général propose depuis fin 2016 une plateforme d’écoute 24 heures/24 et 7 jours sur 7 avec un numéro vert (0 805 23 23 36) et une appli mobile. Derrière le téléphone, entre 150 et 200 psychologues cliniciens évaluent la souffrance des appelants qui sont ensuite orientés vers le réseau national du risque psychosocial composé de près de 1 000 psychologues, médecins généralistes et psychiatres.

La plateforme a reçu 2 443 appels depuis le 23 mars 2020 (73 appels par jour en moyenne). Sur les 1 979 appels analysés, 100 % concernent les répercussions de la crise sur les soignants et les managers dont plus de 58 % témoignent d'une forme d'« anxiété » et d’« angoisse ».
71 % de femmes
Près de 11 % mentionnent des problèmes d’organisation de travail et reconnaissent devoir faire face à un épuisement professionnel. Les appels proviennent principalement des régions les plus touchées par l’épidémie : Île-de-France (31 %), Auvergne Rhône-Alpes (12 %), Grand Est (11 %), Occitanie (9 %), Provence-Alpes-Côte-d’Azur (7 %), Nouvelle-Aquitaine (6 %), Hauts-de-France (5 %).
Les appelants sont 71 % de femmes, de 44 ans en moyenne et salariés à 83 %. Un appel sur trois est le fait d'une infirmière ou d'une aide-soignante. 
Selon l’association, la nature des appels montre qu’il y a une aggravation de la souffrance des appelants. « Quatre appels avec un risque de passage à l’acte imminent contre un seul appel de ce type par semaine auparavant », indique la SPS. Par ailleurs, la durée des appels augmente de façon continue : 23 minutes en moyenne contre 15 minutes auparavant. Preuve d'un besoin croissant des professionnels d’exprimer et de partager leur souffrance, leur anxiété et leur épuisement professionnel auprès de psychologues, selon l'association.

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