On voit les personnes arriver à la porte et on ne peut même pas s’approcher pour leur dire bonjour, c’est dur », témoignent les patients. Alors que le confinement prend progressivement fin, le collectif soignants-soignés de l’unité de psychiatrie adulte de Château-Renault a voulu témoigner, collectivement, de leur expérience face à l’épidémie de coronavirus. Pour saluer le travail des soignants, la patience des soignés.
« Ça a amené beaucoup de changements, notent-ils. On n’a pas de permission, ni de visite, ni de colis envoyés par la famille ou les amis. » Plus d’ateliers thérapeutiques à l’extérieur ni à l’intérieur non plus, plus de cafétéria, moins de soignants car l’équipe est en service minimum, moins de participation à la vie quotidienne, que ce soit pour mettre la table ou servir les repas. Ce sont désormais les soignants qui assument ces tâches, une perte d’autonomie et d’indépendance pour les patients, pour qui cela reste « gênant ».
Cette nouvelle organisation, avec des repas pris en petits groupes, dans deux salles distinctes, crée aussi plus d’attente, et plus de tensions, déplorent les patients. Mais cela permet « de prendre plus le temps de manger », notent certains. « C’est moins bruyant et plus convivial », ajoutent d’autres : la distance, étonnamment, facilite les échanges entre les tables.
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