mardi 21 avril 2020

Protocoles « sauvages » et « apprentis sorciers » : le collectif FakeMed s'alarme de la quête sans foi ni loi d’un « remède miracle »

PAR 
PASCAL THOMERET
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PUBLIÉ LE 21/04/2020

Crédit photo : Fakemed
« Si rien n’est fait aujourd’hui, comment empêcher demain la mise en place d’expérimentations dangereuses ne respectant ni l’éthique, ni les conventions internationales, ni les principes scientifiques de base de conduite des essais cliniques ? », alerte ce mercredi le collectif FakeMed qui demande aux instances ordinales et gouvernementales de dénoncer ces pratiques, « voire de les sanctionner »
Chaque semaine, depuis le début de l'épidémie de Covid-19, apparaissent « de nouveaux traitements parfois présentés comme miraculeux, ne reposant le plus souvent sur aucune base clinique fiable », fustige le président du collectif, Cyril Vidal.

Le collectif Fakemed, qui s'est fait connaître pour son combat contre l'homéopathie, réprouve la mise en place par certains médecins de « protocoles sauvages dans leur service hospitalier ou leur cabinet de ville, que ce soit avec des antibiotiques, du zinc, de la chloroquine, de l'héparine, de la vitamine C (...) voire du soda aux extraits de quinquina ».
Expérimentateurs du dimanche
Le réquisitoire ne s'arrête pas là. Sont visés les « expérimentateurs du dimanche » qui appliquent des méthodes non éprouvées « en ne prenant pas le temps d’évaluer ces thérapeutiques, n’obtenant pas de leurs patients un consentement libre et éclairé, et faisant d’eux des objets d’expérimentations sauvages ».
Quant au respect de l'éthique en temps de crise sanitaire, le collectif recadre. « La déontologie n’est pas à géométrie variable. Si une solution simple est bien sûr attendue de tous, la confrontation à une épidémie, si grave soit elle, n’autorise personne à fouler le code de déontologie aux pieds. On se demande pourquoi l’OMS a publié des recommandations concernant la conduite d’essais cliniques dans le Covid, si personne ne suit ses recommandations. » Et de surenchérir : « La peur engendrée par une crise sanitaire ne saurait permettre d’abuser les patients. Ces conditions exceptionnelles ne doivent pas être le prétexte pour jouer aux apprentis sorciers. »
Pour les FakeMed, cette période troublée doit au contraire « être l’occasion pour le monde de la santé de fonctionner avec la rigueur qui lui a permis d’être aujourd’hui aussi efficace et de sauver chaque jour autant de vies ».
Il y a quelques jours, le collectif a exprimé son soutien au Dr Damien Barraud, un médecin réanimateur qui avait critiqué vertement les méthodes et la communication du Pr Didier Raoult sur la chloroquine (et s'était attiré les foudres PU-PH marseillais).
Pascal Thomeret

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