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lundi 6 avril 2020
Poitiers : à Laborit, l'inquiétude est à la sortie du confinement
Publié le
06/04/2020
Au centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers, les équipes sont prêtes à combattre le virus mais s'inquiètent pour la sortie de crise.
Nous sommes prêts, les équipes, toutes volontaires, ont retrouvé un état d’esprit :
la psychiatre Sylvie Péron, présidente de la commission médicale d’établissement (CME) du centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers, ne cache pas qu’après plus de deux semaines de confinement l’établissement médical a trouvé ses marques pour accueillir la putative vague de Covid-19 au sein de Laborit. Il a fallu des heures de réunions et de coordination pour préparer et attendre avec confiance cet afflux de patients.
« Nous n’avions pas de masques, c’était catastrophique »
« Nous avons beaucoup réfléchi »,
dit-elle. Il en est sorti la présentation
«
d’un plan blanc »
en collaboration avec le CHU qui
« nous a donné quelques conseils
», reconnaît la présidente de la CME.
Le centre hospitalier Henri-Laborit a aménagé deux unités (dix-huit lits chacune) réservées aux suspects Covid-19 pour l’une et aux patients infectés par le coronavirus pour l’autre. Les hospitalisations non urgentes ont été réduites, les activités de soins de groupe supprimées ont été transformées en un suivi individuel par téléphone, les entrées adultes et adolescents ont été séparées, les arrivants passent un contrôle de température, des médecins somaticiens, formés, assurent les examens cliniques.
« Nous avons complètement chamboulé l’hôpital,
précise la présidente de la CME,
tout en assurant le suivi des patients. »
Une cellule d’écoute (1) a été ouverte pour la population générale qui ne se sent pas bien, qui n’arrive pas à supporter le confinement. Un autre dispositif a été mis également en place pour le personnel soignant. 800 personnes sur un effectif total de 1.400 sont sur le pont quotidiennement ; des médecins en réserve, prêts à intervenir, sont restés dans leur unité.
Avant cette organisation, le centre hospitalier Henri-Laborit a passé des jours difficiles :
« Nationalement, la psychiatrie n’était pas prévue pour le Covid-19 »,
rapporte le praticien
.
Une spécialité passée sous les radars du gouvernement.
« Nous n’avions pas de masques, c’était catastrophique, heureusement le virus n’était pas là. »
Un seul soignant a été testé positif au Covid-19 et aucun patient n’a contracté la maladie à ce jour.
Les patients chroniques en long séjour - pouvant aller jusqu’à un an - sont confinés au sein de leur unité. Quatre-vingts personnes vivant à l’hôpital dans l’attente de réaliser leur projet
« peuvent se promener dans les patios accompagnées d’un infirmier »,
précise Sylvie Péron.
Le médecin psychiatre est davantage tourné vers l’après confinement :
« Notre inquiétude se concentre sur la sortie de crise »,
confesse-t-elle. Les divorces, les gens qui décompensent notamment risquent de perturber un centre hospitalier qui a déjà connu un bouleversement.
> La pédopsychiatrie à une file active de 3.500 enfants suivis.
> 200 patients adultes sont actuellement hospitalisés alors qu’habituellement ce sont 300 personnes.
> 7 adolescents sont hospitalisés alors qu’habituellement ce sont 28 jeunes gens.
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