samedi 7 mars 2020

Sexualité. Des nouvelles du clitoris

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Grand oublié des livres d’anatomie, méconnu du grand public et parfois même mutilé, c’est le clitoris qu’El País met à l’honneur dans son supplément hebdomadaire.


Ce n’est pas une “fleur d’amandier”, ni “un type avec les jambes écartées et la tête qui pend” qui apparaît en couverture d’El País Semanal daté du 1er mars et titré “Les dernières nouvelles du clitoris”. C’est bien un clitoris. Mais l’absurdité des suppositions hasardées par les pas

Les femmes ont le privilège d’être dotées du seul organe humain destiné exclusivement à procurer du plaisir, rappelle l’autrice de l’article : un “enchevêtrement très dense” de plus de 8 000 terminaisons nerveuses. Et pourtant,
Cette partie du corps si précieuse a été oubliée, répudiée, salie et, même encore aujourd’hui, mutilée. Tout un symbole de l’histoire des femmes.”
D’après une sexologue interrogée par le magazine espagnol, près de 70 % des femmes “ne connaissent pas réellement” le clitoris. L’urologue australienne Helen O’Connell révèle pourtant son anatomie complète dès 1998, agacée de ne pas voir figurer l’organe sur son manuel chirurgical. Mais aujourd’hui encore, le clitoris est souvent absent des manuels scolaires, ou réduit à un “petit bouton” externe.

Le tabou de la sexualité féminine

“Étant donné l’obsession que certains ont à couper ce clitoris qui dérange, il n’est pas étonnant que ce pauvre organe ait fait profil bas tout au long de son histoire”, remarque Kate Lister, professeure britannique et autrice de A Curious History of Sex (“Une curieuse histoire de la sexualité”, non traduit). En effet, il y aurait près de 200 millions de femmes excisées dans le monde, qui ont grandi sans clitoris, voire avec les organes génitaux cousus.
Mais sans parler de ces mutilations génitales, la sexualité féminine, victime de l’ignorance et de la honte, a longtemps été maintenue dans l’ombre, écrit encore El País.
On grandit en voyant des pénis dessinés partout sur les murs Les bites paradent partout. Chez les jeunes, les garçons n’ont pas peur de raconter à leurs potes qu’ils se masturbent. Alors que les filles se taisent.
Résultat ? Les femmes hétérosexuelles rapportent plus de difficultés à atteindre l’orgasme avec leurs partenaires que les hommes. “Une fois de plus, il y a inégalité entre hommes et femmes en matière d’orgasme”, écrit El País.
Aujourd’hui, note toutefois la journaliste, le sujet est de plus en plus abordé et cet organe trop longtemps tabou est (lentement) réhabilité. Entre autres, la popularité croissante des sex-toys stimulateurs de clitoris a permis à beaucoup de femmes de (re-) découvrir leur corps et donne plus de visibilité au plaisir féminin. “Il y a de l’espoir !”, conclut El País.

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