lundi 30 mars 2020

La psychiatrie face à l’épidémie de coronavirus : les inquiétudes des soignants de Cadillac en Gironde


Par Marie-Pierre D'Abrigeon & C. Le Hesran  Publié le 30/03/2020
Vivre avec la maladie mentale, pas facile dans un univers encore plus confiné que d’habitude en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus. Les soignants sont inquiets comme à Cadillac, en Gironde. C'est le plus grand hôpital psychiatrique de la région
L'hôpital psychiatrique de Cadillac en Gironde, situé à 30 kilomètres de Bordeaux, n’échappe pas aux nouvelles contraintes imposées par la crise du coronavirus.

Depuis le 19 mars, l’établissement de santé a mis en place une organisation dont l’objectif est « Zéro Covid-19 ». 
Pour Daniel Habold, directeur de la santé publique à l’Agence régionale de santé, " C’est un peu comme dans les EPHAD, un seul mot d’ordre : le confinement. Ne pas desserer le confinement, c’est la seule façon de s’en sortir. Nous avons renforcé les dispositifs de visio-conférence pour le suivi des malades avec les psychiatres".

À Cadillac, les visites et sorties sont interdites jusqu’à nouvel ordre. Deux unités spéciales sont prêtes à accueillir des patients contaminés. Jusqu’à présent, aucun cas de Covid-19 n’a été signalé.

Daniel Habold, directeur de santé publique à l’Agence régionale de santé, compare les mesures mise en place dans les hôpitaux psychiatriques et dans les EHPAD, ce sont les mêmes. Mais le personnel soignant s’inquiète. Car la pression est particulièrement forte. La situation reste tendue.

Mercredi 25 mars, la CGT a organisé une manifestation devant l’établissement de santé pour dénoncer le manque de moyens de protection et réclamer une participation plus active du personnel soignant lors des réunions de crise organisées à l’hôpital. « On est là pour soigner, pas pour contaminer » : voilà ce que l’on pouvait lire sur les banderoles déployées devant l’hôpital.

Jocelyne Goût est infirmière au centre hospitalier de Cadillac, elle est aussi déléguée syndicale CGT. Elle témoingne de l'inquiétude.

Nous tirons la sonnette d’alarme, car jusqu’à la semaine dernière nous manquions de masques de protection.  Certes, nous en avons reçus vendredi mais, si la crise continue, cela pourrait se compliquer. Il y a donc beaucoup d’anxiété face au manque de matériel.  Les hôpitaux psychiatriques sont les grands oubliés de la distribution de matériel de protection !
 

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