mardi 3 mars 2020

La psychiatrie carcérale s’enfonce dans la crise




Paris le 2 mars 2020 – Un rapport publié jeudi dernier dénonce le manque de moyens et de places dont bénéficient les unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) pour la prise en charge des détenus souffrant de troubles psychiatriques.

Le rapport, rédigé conjointement par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale de la justice (IGJ) en décembre 2018, n’a été publié que ce jeudi sur le site de l’IGAS, un délai qui dénote a priori l’embarras des pouvoirs publics face à l’état critique de la situation. Il faut dire que le tableau dressé n’est pas élogieux : manque de places et de moyens, désorganisation… : les UHSA, que l’on pourrait rapidement présenter comme des hôpitaux-prisons, créées en 2002, n’ont pas réussi, loin s’en faut, à régler le problème de la prise en charge psychiatrique des détenus, dont le nombre ne cesse d’augmenter ces dernières années.

Créer 150 nouvelles places…qui seront insuffisantes

Ce que dénonce avant tout le rapport, c’est le manque flagrant de places en UHSA eu égard au nombre de détenus. Ainsi, les neuf UHSA que compte la France totalisent en tout 440 lits. Pourtant, une évaluation de 2005 estimait déjà à 8 000 le nombre de détenus dont l’état mental nécessitait une hospitalisation psychiatrique. Depuis, le nombre de prisonniers a fortement augmenté, passant de 60 000 à 70 000.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire