Le 04/03/2020
Comment les caractères liés au développement du cerveau se sont-ils mis en place au cours de l’évolution des homininés, des australopithèques à homo sapiens ? Le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin s'attache aux problèmes posés par le grand cerveau de l’homme.
Rediffusion du 12/12/2017
Quelle sont les contraintes anatomiques et énergétiques à la naissance des bébés humains par rapport aux primates? Comment intervient la plasticité du cerveau humain et quel est le rôle de la reproduction coopérative ? Comment sommes-nous programmés pour la pro-socialité, demande encore le chercheur ? Et que pouvons-nous apprendre sur notre longue évolution du développement dentaire, de l’analyse des micro-structures des dents et de leurs stries ?
Jean-Jacques Hublin, professeur à l'Institut Max Planck d'Anthropologie Evolutionnaire (à Leipzig), en Allemagne, professeur invité, titulaire de la chaire internationale de paléoanthropologie au Collège de France, propose d’analyser « les stratégies des espèces animales pour extraire de l’énergie et l’allouer à différentes grandes fonctions (grandir, se reproduire, se réparer) et à différents organes (le cerveau, le tube digestif) » dans le cadre de sa série de cours intitulée "Traits de vie et contraintes énergétiques au cours de l’évolution humaine". Suite à la découverte de Jean-Jacques Hublin aux côtés d’Abdelouahed Ben-Ncer, de l'Institut national d'archéologie et du patrimoine, du plus vieux des Homo sapiens, un individu âgé de 300.000 ans, sur le site de Jebel Irhoud, au Maroc, le magazine, Sciences et Avenir rappelle dans un portrait que :
Le paléoanthropologue a mis très tôt les nouvelles technologies à son service : plusieurs scanners — dont l’un mobile qui peut aller «radiographier» les fossiles aux quatre coins de la planète —, des imprimantes 3D qui délivrent des moulages à la demande, des stations pour manipuler virtuellement les fossiles, des spectromètres de masse, etc. Jean-Jacques Hublin et ses équipes sont devenus les «experts» qui font parler les fossiles.
Aujourd’hui, ce sont les dents qui vont parler! Et nous allons découvrir, qu’il n’ y pas d’un côté le modèle du grand singe et le modèle de l’homme, mais des modèles de grands singes et d’hommes et des combinaisons de caractères qui tirent les hominines vers les uns et les autres. Dans Sciences et Avenir, Jean-Jacques Hublin explique:
A -300.000 ans, l'apparition d'Homo sapiens est donc bien plus ancienne. Et son évolution, lente. Car si les hommes de Jebel Irhoud sont très proches de nous par certains aspect anatomiques - la face, la denture par exemple -, ils présentent des différences avec les hommes actuels, en particulier en ce qui concerne leur cerveau, qui était de grande taille, mais différent du nôtre.
"La grande affaire de notre évolution durant les derniers 300.000 ans est bien notre cerveau", précise encore le paléo-anthropologue.
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