mardi 18 février 2020

TEMOIGNAGE. La réalité du quotidien des soignants en unité psychiatrique

Résultat de recherche d'images pour "france 3 nouvelle aquitaine logo"
Par Christina Chiron   Publié le 17/02/2020
L'hôpital psychiatrique de Thouars, où est décédée une infirmière des suites d'une agression par un patient le jeudi 13 février 2020. / © Thomas Chapuzot - France 3 Poitou-CharentesL'hôpital psychiatrique de Thouars, où est décédée une infirmière des suites d'une agression par un patient le jeudi 13 février 2020. / © Thomas Chapuzot - France 3 Poitou-Charentes
Après le décès d'une infirmière de l'hôpital psychiatrique de Thouars jeudi 13 février à la suite d'une agression par un patient, une infirmière en psychiatrie a publié une tribune sur les réseaux sociaux. Elle dénonce des conditions de travail de plus en plus difficiles.

« Tous autant que nous sommes avons déjà eu à subir claques, crachats, luxation, fracture, coups de couteau/tazer/matraque, coups de poings et coups de boule, gaz lacrymo, menace à l'arme/fusil, étranglement, jet de mobiliers... Oui, oui, tous les soignants en psy ont déjà subi ce genre de chose ». Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux, une infirmière en psychiatrie témoignage des violences subies quasi quotidiennement par les soignants en psychiatrie.

Un cri du cœur en réaction au décès suite à son agression d’une infirmière dans un hôpital psychiatrique à Thouars en fin de semaine dernière. 



L'auteur de la tribune, infirmière diplômée d’Etat, travaille en psychiatrie à Amiens depuis 2003. Elle ne cache pas sa colère. « Cette jeune femme laisse une famille endeuillée, des collègues et des patients traumatisés. Et Agnès Buzyn ne daigne même pas se déplacer ! Elle envoie simplement son attaché ministériel. Il y a un mépris, une désinvolture de l’Etat incroyable ».

« On a tous peur pour notre vie »


Pour l'infirmière, qui a accepté de témoigner, ce drame est le reflet de conditions de travail de plus en plus précaires. « La violence qui s'est exprimée là n'est que la manifestation de la maladie malheureusement. Si les moyens étaient là, ce genre de situation pourrait être évité ».


« Je suis fataliste car souvent quand je vais travailler je me dis qu'il va peut-être m'arriver quelque chose ou à l'un de mes collègues. C'est extrêmement dur, on a tous déjà eu peur pour notre vie. On a conscience que l'agression est possible. On a tous vécu des moments de violence, alors que ça pourrait être évitable dans la plupart des cas ».

" Quand je vais travailler, je me dis qu'il va peut-être m'arriver quelque chose ou à l'un de mes collègues. "

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire