Tout au long de sa carrière, Zola fut taxé de pornographie par ses détracteurs qui entendaient sous cette accusation la représentation complaisante de détails obscènes sans que ceux-là aient trait à la seule sexualité. On connaît la célèbre critique de Louis Ulbach qui dénonçait dans Thérèse Raquin la « littérature putride » contemporaine, celle d’Albert Millaud qui voyait dans L’Assommoir non pas du réalisme et de la crudité, mais de la malpropreté et de la pornographie, celle signée Ambroise Macrobe dans sa Flore pornographique, ou encore les caricatures qui associèrent Zola à un porc pour faire de lui un auteur vulgaire écrivant des « cochonneries » naturalistes [1]. Face à ces attaques récurrentes, Zola adopta toujours l’ethos d’un homme pudique comme il en fit l’aveu dans une étude du Roman expérimental intitulée « La littérature obscène » : « Je ne me sens pas gai du tout, pas aimable, pas polisson, incapable de chatouiller les dames [2]. » Les charges à son encontre relèveraient donc de ce paradoxe injuste que l’auteur le plus prude fût celui à qui l’on fit le plus reproche d’indécence et de grossièreté.
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