mercredi 5 février 2020

Les âges de l'enfance (1/3) Marmots médiévaux

LE COURS DE L'HISTOIRE par Xavier Mauduit
54 MIN
04/02/2020

Au Moyen Âge, la famille est avant tout une unité de production. Quelle place reste-t-il à l’affection des rapports filiaux au sein de ces familles-entreprises, où la mortalité infantile est monnaie courante ?
Enluminure extraite de «Vie et miracles de saint Louis» de Guillaume de Saint-Pathus (milieu du XIVe siècle), via BnF
Enluminure extraite de «Vie et miracles de saint Louis» de Guillaume de Saint-Pathus (milieu du XIVe siècle), via BnF
Il est toujours sage d’écouter les conseils des anciens et pour les enfants, c’est une nécessité. D’autant plus si cet ancien est un de nos plus grands poètes, au 15 e siècle : François Villon. Dans son poème « Belle leçon aux enfants perdus », Villon s’inspire de son exemple pour donner une leçon, tirée de son école : 
Beaux enfants, vous perdrez la plus belle rose de vos chapeau ; 
Mes clercs près prenant comme glus, 
Se vous allez à Montpipeau 
Ou à Rueil, gardez la peau : 
Reuil et Montpipeau… De quoi s’agit-il ? De lieux où le pauvre Villon aurait été mêlé à de mauvaises affaires, avec quelques compagnons dont au moins un a terminé sur la potence ? Peut-être, mais plus probablement, Montpipeau et Rueil sont des mots issus de l’argot. Dans Montpipeau, il y a « piper », « tromper », « duper »… Dans Rueil, il y a un peu de « ruer », car les enfants aiment ruer dans les brancards ! Dans sa Belle leçon aux enfants perdus, Villon se contente simplement d’avertir les beaux enfants qu’il est préférable d’éviter de faire des bêtises si l’on veut sauver sa peau !

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