mercredi 26 février 2020

Épisode 2 : Est-il bien raisonnable d’avoir peur de la mort ?

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth

La philosophie d'Epicure est toute entière orientée vers la recherche du plaisir... pourtant, elle questionne aussi la mort. Comment concilier ce qui semble inconciliable ? Comment en finir avec la peur de la mort ?
Est-il bien raisonnable d’avoir peur de la mort ?
Est-il bien raisonnable d’avoir peur de la mort ? Crédits : George Peters - Getty
Dans sa Lettre à Ménécée, l'un des rares textes qu'il nous reste du philosophe Épicure, celui-ci écrit : 
Le plus effroyable des maux, la mort, n'est rien pour nous, étant donné précisément que quand nous sommes, la mort n'est pas présente, et que quand la mort est présente, alors nous ne sommes pas...

L'invité du jour :

Pierre-Marie Morel, professeur d'Histoire de la philosophie ancienne à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

La mort n'est rien pour nous

Les épicuriens de l'Antiquité ont bien les effets dévastateurs et les effets d'amplification de la peur de la mort qui touche les individus et qui, en même temps, touchent les sociétés, les désorganisent et conduit à des paniques individuelles et collectives. Mais il est vrai aussi que la mort n'est rien pour nous et le fait d'avoir peur de la mort est une chose, le fait de l'existence même de la mort, de la réalité physique de la mort, pour nous, est autre chose. Et c'est cela qui peut nous donner à penser à partir d'Épicure, à partir de ce que nous éprouvons et paradoxalement, ce qui semble aussi subversif et inattendu dans la parole d'Épicure, c'est l'idée que la mort n'est rien pour nous serait d'une absolue vérité à ses yeux.      
Pierre-Marie Morel

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