jeudi 9 janvier 2020

Accompagner les plus fragiles vers les soins en santé mentale

 | 
Les soignants de l'équipe Diogène, basée près de Lille, déploient tous les moyens possibles pour aider les personnes les plus démunis et souffrant de troubles psychiques à se tourner vers le soin. Un travail de fourmi auprès des personnes en grande souffrance et dans des situations sociales très complexes. Article paru dans le n°32 d'ActuSoins Magazine (mars-avril-mai 2019).
Rencontre entre deux personnes en difficulté et un membre de l'équipe de Diogène
Rencontre entre deux personnes en difficulté et un membre de l'équipe de Diogène. © EPSM de l'agglomération lilloise
La création de cette équipe, pionnière, il y a vingt ans par les EPSM Lille-Métropole et de l’agglomération lilloise et le CHU de Lille, découle du constat que « certains citoyens, les plus démunis et souffrant de troubles de santé mentale, accédaient rarement aux soins », souligne le Dr Massimo Marsili, psychiatre et responsable médical de l'équipe. Il fallait un « dispositif » à la charnière des mondes du social et du médical : Diogène.
Le repérage des personnes constitue l'une des grandes missions de l'équipe car elles n'expriment pas de demande de soin. Huit infirmières et infirmiers à mi-temps et deux à plein temps, deux psychologues et un psychiatre à mi-temps assurent un système de veille*.
Ils cherchent à approcher les personnes « dont on voit qu'elles vivent en situation de souffrance psychique et de précarité sociale, psychologique, culturelle », précise le médecin. Des situations souvent très complexes.
Il s'agit de SDF ou de personnes en itinérance, d'exilés vivant dans des squats, de personnes vivant dans des campements de fortune... Des personnes qui vivent « des souffrances physiques et psychiques atroces, qui viennent de très loin », souligne Tony Kluziak, l'un des deux infirmiers à plein temps de l'équipe. Auprès de ces personnes, « le mot "accompagnement" revêt toute sa complexité », souligne le psychiatre.

Un travail de repérage


La veille se déroule tous azimuts. « Nous travaillons sur la base de signalements de nos partenaires, indique l'infirmier. Ils sont plus d'une cinquantaine... Nous travaillons beaucoup avec le Samu social, la CMAO (Coordination mobile d'accueil et d'orientation). Nos interactions sont quotidiennes. » Et facilitées par le fait qu'ils occupent le même étage d'un bâtiment de l'EPSM de l'agglomération lilloise, à Saint-André-lez-Lille. Les professionnels des accueils de jour, centres d'hébergement,   services de soins somatiques pour les personnes très défavorisées, services d'aide aux usagers de drogues, centre d'accueil pour demandeurs d'asile, foyers de jeunes travailleurs, entre autres, peuvent solliciter l'équipe lorsqu'ils rencontrent une personne dont ils estiment qu'elle pourrait avoir besoin de l'accompagnement de Diogène.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire