samedi 30 mars 2019

Quand la misère du monde s'invite au cabinet

Sabrina Moreau

| 30.03.2019


Les médecins de famille deviennent parfois des observateurs privilégiés de l’Histoire. Lorsque les premiers migrants ont « débarqué » dans sa « petite ville », ils ont rapidement intrigué le Dr Brigitte Tregouët, généraliste à la Roche-sur-Yon. Elle les a fait entrer dans son cabinet. Rudes récits de vie à l'appui, son livre* expose les défis de la "médecine transculturelle".

Maquette livre

Ce jour-là en consultation, le Dr Tregouët dessine des spermatozoïdes pour les barrer ensuite. Son patient étranger, désireux d’être père, comprend alors qu’il est stérile. Le crayon, c’est tout ce qu’elle a trouvé, faute d’interprète disponible. La sexagénaire ne peut s’empêcher de s’interroger : « Fait-on des enfants lorsqu’on n’a ni papier, ni logement, ni travail ? »
C’est pourtant en s’efforçant tenir tout jugement à distance que cette “généraliste humaniste” exerce son métier, désormais essentiellement tourné vers les migrants. Elle en tire de riches enseignements, qu’elle transmet aujourd’hui dans un cours sur la médecine transculturelle à la faculté de Nantes.

Pontarlier : les infirmiers demandent des postes supplémentaires

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Par Catherine Eme-Ziri    Publié le 30/03/2019
Pontarlier : les infirmiers demandes des postes supplémentaires / © D. CollePontarlier : les infirmiers demandes des postes supplémentaires / © D. Colle
Infirmiers des urgences et infirmiers de psychiatrie ensemble dans les rues du centre ville de Pontarlier : ces professionnels de santé demandent des créations de postes aux urgence et le maintien des effectifs en psychiatrie.
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Endométriose : au travail, les femmes précarisées

Par Juliette Deborde et Marlène Thomas — 
Une manifestante lors de la marche organisée à l'occasion de la journée mondiale contre l'endométriose, en mars 2018 à Paris.
Une manifestante lors de la marche organisée à l'occasion de la journée mondiale contre l'endométriose, en mars 2018 à Paris. AFP


Cette maladie qui touche entre 2 et 4 millions de femmes en France peut générer une fatigue chronique et de très fortes douleurs. Difficultés de tenir son poste, arrêts, temps partiels mettent à mal les carrières professionnelles des patientes. Le monde du travail se montre peu adapté.

Y a t-il des handicapés ?

LA SUITE DANS LES IDÉES par Sylvain Bourmeau
19/01/2019
44 MIN

Contrairement à l'impression mais aussi aux pratiques administratives, le handicap ne saurait se définir médicalement. Pour le comprendre, il convient, comme l'a fait Romuald Bodin, d'en proposer une appréhension sociale qui porte une attention particulière aux institutions.
pictogrammes du handicap
pictogrammes du handicap
Y a t-il des handicapés ? La question peut surprendre. tant le mot est passé dans le langage courant. Non seulement le mot mais le groupe, au-delà des personnes qu'il désigne : les handicapés. Un groupe social qui fait à ce titre l'objet d'une politique publique, notamment dans le cadre défini par la loi de 2005. Mais qu'y a t-il de commun entre un aveugle, une personne sur une chaise roulante, un dyslexique et un "débile léger", pour reprendre une catégorie médico-administrative ? Il y a l'administration, précisément. Unique. La Maison du handicap. Un mot, donc, pour désigner des situations définies médicalement et qui sont pourtant toutes extraordinairement différentes. Comment le comprendre ? Il fallait pour cela une sociologie originale du handicap. C'est chose faite avec la parution de « L'Institution du handicap » de Romuald Bodin. Il est cette semaine l'invité de La Suite dans les idées. Et sera rejoint en seconde partie par un personnage de roman, bien réel, la juriste Anne-Sarah Kertudo.
Le site de l'association Droit pluriel est consultable ici 
Romuald Bodin et Anne-Sarak Kertudo
Romuald Bodin et Anne-Sarak Kertudo Crédits : Sylvain Bourmeau - Radio France

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Des associations s’alarment de la forte hausse des suicides en prison

En 2018, 131 personnes se sont donné la mort en détention, soit 14 de plus qu’en 2017. Un des chiffres les plus élevés d’Europe.
Par Jean-Baptiste Jacquin Publié le 29 mars 2019
Le nombre de suicides de personnes détenues a atteint en 2018 un pic jamais égalé depuis au moins dix ans avec 131 personnes décédées, contre 117 en 2017. L’essentiel de ces passages à l’acte intervient dans la prison (119 contre 103 en 2017), tandis qu’un plus petit nombre (12 contre 14) a lieu hors des murs (à l’hôpital, en permission de sortir, etc.). Selon une étude interne extrêmement détaillée que Le Monde s’est procurée, la direction de l’administration pénitentiaire relativise néanmoins ce constat en observant que par rapport au nombre de détenus, qui a lui aussi atteint un record en dépassant les 70 000, le taux de suicide (16 pour 10 000) est inférieur à ceux de 2016 (16,3 pour 10 000) ou 2009 (18,3 pour 10 000).

Le désarroi des familles d’enfants autistes face aux soupçons des services sociaux

Des parents dénoncent des enquêtes menées à leur encontre par la protection de l’enfance, en raison de la méconnaissance du handicap de leur enfant.
Par Solène Cordier Publié le 30 mars 2019
« Mère fusionnelle », « nomadisme médical », « syndrome de Münchhausen par procuration »… Les mêmes termes se retrouvent, de dossier en dossier, pour caractériser les comportements des parents d’enfants autistes qui se retrouvent dans le viseur de l’aide sociale à l’enfance (ASE). De nombreuses familles dénoncent depuis des années, sans rencontrer grand écho, l’acharnement dont elles s’estiment victimes et qu’elles attribuent à la méconnaissance, en France, des manifestations des troubles du spectre autistique (TSA).
Pour elles comme pour les autres, bien souvent, tout commence avec un courrier, envoyé par les services sociaux du département. La famille destinataire apprend à sa lecture qu’une « information préoccupante », concernant un ou plusieurs de ses enfants, a été émise à son encontre, sans qu’elle sache nécessairement par qui, ni pourquoi. Ces procédures d’alerte, qui permettent de signaler un enfant en danger ou en risque de danger, peuvent être faites par les institutions en contact avec les enfants – l’éducation nationale étant un gros pourvoyeur – ou par des particuliers. Elles déclenchent une enquête administrative qui a pour objectif, justement, d’évaluer le danger supposé, et peut à terme conduire à une saisie du parquet.

IVG : Jusqu’où les médecins peuvent-ils faire jouer une "clause de conscience" ?

LA QUESTION DU JOUR par Guillaume Erner
26/03/2019
7 MIN

La clause de conscience des médecins a, une nouvelle fois, fait l’objet de débats. Vendredi, au moment de l’examen du projet de loi Santé, plusieurs députés ont demandé à supprimer cette clause de conscience invoquée par des médecins qui refusent de pratiquer l’IVG.
Photo de manifestants mobilisés pour la défense du droit des femmes et pour améliorer leur accès à l’avortement, 40 ans après le vote de la Loi Veil, ayant permis de légaliser l’IVG en France. Photo prise à Paris le 17 janvier 2015.
Photo de manifestants mobilisés pour la défense du droit des femmes et pour améliorer leur accès à l’avortement, 40 ans après le vote de la Loi Veil, ayant permis de légaliser l’IVG en France. Photo prise à Paris le 17 janvier 2015. Crédits : LIONEL BONAVENTURE AFP
En septembre, des sénateurs avaient déjà déposé une proposition de loi en ce sens, suite aux propos du président du Syndicat national des gynécologues, qui avait assimilé l’IVG à un homicide. En quoi consiste cette clause ? Jusqu’où les médecins peuvent-ils l’invoquer ?

Cholet. Se mettre dans la peau d’une personne atteinte de schizophrénie

Vincent TROUCHE    le 



Une expérience immersive pour mieux comprendre comment est vécue la maladie de l’intérieur.
LABORATOIRE JANSSEN

Dans le cadre de la Semaine d’information sur la santé mentale (SISM), un casque de réalité virtuelle permettra de découvrir les symptômes de la maladie, samedi 30 mars, place Rougé, dans l’hypercentre. D’autres animations accompagneront l’événement.
« Tu n’es même pas capable de ranger » , lance une voix masculine. « Tu ne vas jamais ramener ce DVD » , accuse une voix féminine. Je tourne la tête à droite : personne. À gauche : pareil. Devant : ça ne vient pas non plus de la télévision.



De la drogue aux études de médecine, le récit d’un ex-dealer bientôt généraliste

Stéphane Long
| 30.03.2019



Roman Sanchez
Roman Sanchez évoque son parcours chaotique devant des lycéens
Crédit Photo : DR

C’est l’histoire d’une rédemption. À près de 31 ans, Roman Sanchez est en sixième année de médecine et s’apprête à devenir généraliste. Il y a plus de dix ans, le jeune homme originaire de région parisienne échappait de justesse à l’incarcération. Consommateur de drogue, dealer aguerri, il était condamné à trois mois de prison avec sursis à l’âge de 18 ans.

Une centaine d'infirmiers et d'infirmières pour débattre de leurs conditions de travail

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Par Damien MestreFrance Bleu Bourgogne   Jeudi 28 mars 2019

L'Ordre national des infirmiers organise une "grande consultation" dans 15 villes de France. Ce jeudi, c'est à Dijon que ces professionnels se sont réunis.

Couloir d’hôpital. Photo d'illustration.
Couloir d’hôpital. Photo d'illustration. © Radio France - Célia Quilleret

Dijon, France
Un "grand débat" version infirmier ? Ce jeudi,  ils étaient une grosse centaine à se réunir à Dijon pour une "grande consultation" à l'initiative de l'Ordre national des infirmiers (ONI). 

Cette opération n'a en vérité rien à voir avec les débats lancés par le gouvernement depuis le début de l'année. Mais l'idée est un peu la même : pendant trois heures, ces infirmiers et infirmières ont discuté de leur quotidien et des problèmes qu'ils rencontrent.   

L’immortalité : une quête sans fin ?

LA GRANDE TABLE IDÉES
29/03/2019
33 MIN

Considérations sur l'immortalité... Roland Portiche, docteur en philosophie, et Miroslav Radman, généticien, sont les invités de cette Grande table.
Jeanne Calment lors de son 117e anniversaire en 1992
Jeanne Calment lors de son 117e anniversaire en 1992 Crédits : Jean Pierre Fizet - Getty
Il est l’un des meilleurs biologistes généticiens actuels, spécialisé en génétique moléculaire et cellulaire, chercheur à Harvard, membre de l’Académie des Sciences et Grand prix Inserm... Miroslav Radmanpublie  : Le code de l’immortalité, la découverte qui pourrait prolonger nos vies, aux éditions humensciences avec la collaboration de Jean-Noël Mouret, dans lequel il analyse les raisons profondes de la corrosion de l'organisme humain et dévoile la clé qui permettra de ralentir le vieillissement des cellules...
Je suis conscient que la seule façon de ne pas, mourir, c’est de ne pas naître. Miroslav Radman
On a appris que la chimie du vieillissement, c’est la rouille des protéines. Miroslav Radman

La pollution atmosphérique liée aux symptômes de psychose chez les adolescents



QUEBEC

Par : Jean-Benoit Legaul  29 mars 2019

MONTRÉAL — Les adolescents qui habitent une ville très polluée semblent plus susceptibles de présenter des symptômes de psychose que ceux qui habitent une région rurale, constatent des chercheurs britanniques dans les pages du journal médical JAMA Psychiatry.
Environ le tiers des quelque 2100 adolescents étudiés par les chercheurs du King’s College London ont rapporté avoir ressenti de tels symptômes — comme le sentiment qu’on les épiait ou avoir entendu des voix que personne d’autre n’entendait — entre les âges de 12 et 18 ans. Ces jeunes, qui étaient répartis également entre hommes et femmes, habitaient des zones urbaines, semi-urbaines ou rurales.
Les chercheurs ont découvert que les symptômes de psychose étaient nettement plus fréquents chez les jeunes qui étaient les plus exposés à la pollution atmosphérique. Ainsi, une exposition au dioxyde d’azote augmentait le risque de symptômes de 71 pour cent, une exposition aux oxydes d’azote de 72 pour cent et une exposition aux particules PM2.5 de 45 pour cent.


vendredi 29 mars 2019

Alexandre Feltz, pionnier du sport sur ordonnance

Ce médecin généraliste, adjoint à la mairie de Strasbourg, multiplie les initiatives pour réduire la sédentarité et les inégalités de santé chez ses concitoyens.
Par Pascale Santi Publié le 30 mars 2019
Alexandre Feltz se déplace à vélo. Un moyen pour ce médecin généraliste depuis 1991, maire adjoint de Strasbourg chargé de la santé, de gagner du temps. C’est précieux, car pour lui, ce temps est compté, entre son agenda politique, ses consultations, ses cours à la faculté de médecine… « Tous mes discours, je les pense en faisant du vélo, je mûris aussi mes projets », dit-il. C’est pour lui un moment de respiration. Il peut parcourir 20 à 25 km en une journée. Pas de doute, c’est un sportif. Il est d’ailleurs à l’origine de la création du sport santé, ou plutôt de la prescription d’activité physique sur ordonnance.

Photos, selfies… Le mémorial d’Auschwitz appelle à la décence

Des selfies et autres photos d’internautes, se mettant en scène en équilibre sur les rails de l’ancien camp de concentration, ont suscité l’indignation.
Par Morgane Tual Publié le 29 mars 2019
Ce sont de beaux clichés comme on en voit tant sur Instagram et autres réseaux sociaux. De jeunes gens posent en équilibre sur des rails abandonnés, le ciel s’ouvre largement, des filtres ont sans doute été appliqués pour rendre les images plus esthétiques. Le problème est que ces photos ont été prises dans l’ancien de camp de concentration d’Auschwitz, en Pologne. Le 20 mars, le mémorial d’Auschwitz, qui gère ce lieu de mémoire, les a relayées sur Twitter, accompagnées d’un texte cinglant :
« Quand vous venez à Auschwitz, souvenez-vous que vous êtes sur un site où un million de personnes ont été tuées. Respectez leur mémoire. Il y a de meilleurs endroits pour apprendre à marcher en équilibre sur des rails que sur le site qui symbolise la déportation de centaines de milliers de personnes vers leur mort. »

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When you come to @AuschwitzMuseum remember you are at the site where over 1 million people were killed. Respect their memory. There are better places to learn how to walk on a balance beam than the site which symbolizes deportation of hundreds of thousands to their deaths.
46 k personnes parlent à ce sujet

« Egocentrisme obscène »

Le mémorial a tenu à préciser qu’il n’était ni contre les photos du lieu, ni contre les selfies sur le site. « Les selfies font partie du langage visuel d’aujourd’hui, et les gens l’utilisent souvent sans vouloir manquer de respect », a-t-il expliqué sur Twitter. « Mais parfois cela peut être offensant et blessant. Toutefois, dans ce cas précis, nous ne parlons que des personnes qui marchent sur les rails comme ça. »
Pour l’institution, « prendre des photos est important »« C’est comme cela que les gens documentent leurs visites, se souviennent des endroits. Ils montrent les images à d’autres et racontent leur expérience. » Le mémorial renvoie d’ailleurs à son propre compte Instagram, sur lequel il partage des images du lieu et des photos d’archive.