mardi 17 décembre 2019

Violences conjugales : « ne touchez pas au secret médical », exhorte le Collège de la médecine générale

Camille Roux
| 17.12.2019

Secret médical
VOISIN/PHANIE
« Ne touchez pas au secret médical ! ». Dans un communiqué publié ce lundi, le Collège de la médecine générale (CMG) demande au gouvernement de ne pas assouplir le secret médical dans les cas de violences conjugales. Cette évolution, annoncée par le gouvernement fin novembre en conclusion du Grenelle des violences faites aux femmes, fragiliserait la relation médecin-patiente, met en garde le CMG.
« Le secret médical permet d’élaborer une relation dans le temps indispensable à la victime pour se reconnaître en tant que victime, être de nouveau considérée, reprendre confiance, prendre les décisions bonnes pour elle et sa famille. Laissons-lui faire ses choix de façon autonome dans un cadre bienveillant et soutenant. Elle a besoin d’être entendue et protégée, et ce n’est pas en rompant le secret médical qu’on pourra le lui garantir », estime le groupe de travail "violences" du collège, dont font entre autres partie les Drs Pauline Malhanche et Gilles Lazimi, militants de longue date sur ces questions, ou encore l'ancien président du syndicat ReAGJIR, le Dr Yannick Schmitt.
Le CMG pas associé aux réflexions
Les généralistes du Collège déplorent par ailleurs de ne pas avoir été associés aux réflexions lors du Grenelle, ce qui aurait permis, selon eux, « de détailler les spécificités du repérage et de la prise en charge des violences en médecine générale, principale porte d’entrée des victimes vers une prise en charge »
Enfin, le CMG demande également aux pouvoirs publics des moyens pour renforcer le repérage et l'accompagnement des femmes victimes de violences. « Donnez-nous des moyens pour mieux nous former à reconnaître les violences, toutes les violences y compris celles qui ne laissent pas de trace physique ! Donnez-nous des moyens pour renforcer le travail en réseau de proximité ! Donnez-nous des moyens pour accompagner les victimes et les soutenir dans les décisions qu’elles auront prises ! », concluent-ils. 

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